Le karaté tchadien vers un grand challenge

Le Tchad s’apprête à organiser du 13 au 19 avril prochain, le championnat d’Afrique du karaté de la zone Afrique région du centre, qui va regrouper 09 pays africains.

Me Tchangwei Tchang Houloulou, le nouveau président de la fédération tchadienne de karaté et disciplines assimilées (Ftkda), élu le 1er janvier 2020, s’est confié dans un entretien accordé à NDJH, sur les défis et challenges qui attendent les Sao, adeptes des arts martiaux.

J’ai pris les rênes de la fédération en trouvant une institution en bon état de fonctionnement, parce que je faisais déjà partie de l’équipe dirigeante sortante. Le championnat d’Afrique est confirmé pour être organisé ici au Tchad. Et dorénavant, le découpage est fait par région. Nous sommes sortis de l’ancienne appellation de Zone 4 pour devenir désormais “Zone Afrique région du centre” dont nous faisons partie, et qui regroupe le Cameroun, le Gabon, le Congo, la RDC, le Sao Tomé, le Burundi et le Rwanda. En plus des zones du nord, du sud, de l’est, de l’ouest et la zone méditerranée qui regroupe malgache et les autres iles, tous les pays ont confirmés leur arrivée.

Le problème du retard ou d’absence de décaissement lors des échéances internationales perturbent souvent les fédérations dans leurs préparatifs. Comment êtes-vous en train de préparer cet événement?

En ce qui concerne les préparatifs, nous sommes très en retard sur le chronogramme. Le ministre s’est réveillé lorsque je lui ai adressé une fiche avec le chronogramme de la fédération mondiale qui est très méticuleux. J’ai eu à le rencontrer il y a 2 jours (Ndlr le 13 février), pour lui expliquer de vive voix.  A quatre mois du championnat, nous devrons disposer des tatamis. Au niveau financier, chaque zone qui organise les championnats bénéficie d’abord des équipements de la fédération mondiale (des tatamis de type homologué, Ndlr), qui coûtent dans l’ordre de 25 à 30 millions et d’une durée de vie d’à peu près 25 ans. La fédération mondiale nous a offert 2 en ce moment, et a payé le transport international jusqu’à N’Djaména. Nous sommes déjà entrés en possession. De ce côté, c’est un grand problème de résolu et un acquis durable. Mais du côté du Tchad, nous devrions déjà être en possession des médailles qui doivent être estampillées aux couleurs du pays, avec le logo choisi qui est la carte du Tchad avec 2 karatékas à l’intérieur. Cela ne peut être commandé qu’en France.

Pour ce qui concerne le tableau électronique d’affichage, la fédération mondiale a développé un logiciel, qui peut être partagé sur les ports et projeté à l’écran. Ce logiciel est configuré avec les IPAD qu’utilisent les 7 juges lors des différentes compétitions.

Quel est l’importance de ce tableau électronique?

Il effectue le tirage au sort, permet de noter les points, les disqualifications, donne les résultats et sort le rapport. J’ai aussi informé le ministre que ce logiciel fait partie des éléments techniques très importants qui sont pris en compte dans l’organisation des grandes compétitions. Il faut l’acquérir au moins 3 mois avant la compétition pour former nos arbitres internationaux.

Je suis l’unique arbitre tchadien mondial qui sait l’utiliser. Et ce serait vraiment bizarre et dommage que nos arbitres internationaux tchadiens soient absent du tapis parce qu’ils ne sauront pas l’utiliser. Pour cela, j’ai écrit à la fédération mondiale pour exprimer les préoccupations. Elle a répondu que dès nous envoyons les frais d’achat via la banque et fait parvenir un récépissé de dépôt d’argent sur le compte, elle se charge automatiquement de l’envoyer par courrier express tout frais de transport compris. Donc nous pouvons encore rattraper ce retard, si nous disposons des fonds à temps. Il y a aussi les équipements homologués que nous devons acheter, sans quoi nous risquons une disqualification. Aucun pays africain ne vend des équipements homologués, donc il faut les commander en France. Nous avons 9 pays qui viendront. Si nous n’achetons pas ces équipements homologués qui seront utilisés lors de ce championnat et que survient un accident, cela va retomber sur le Tchad. Ce sont des équipements testés pour la protection des athlètes.

Avez-vous déjà envoyé le budget de tous ces besoins au ministère?

Le budget a été monté et envoyé au ministère depuis le mois d’octobre, et le ministre a été très fâché quand il a appris que jusque là, le dossier se trouve à la comptabilité de l’Onajes. Il avait instruit séance tenante que cela suive le circuit en urgence pour résoudre le problème. Le ministre a été très réceptif et nous espérons que d’ici la semaine prochaine, nous aurons les résultats escomptés, par rapport à ce grand retard accusé sur le chronogramme.

Quels sont les contenus d’une telle organisation au-delà des combats?

En dehors du championnat, nous avons déjà eu la confirmation de la venue de 4 experts mondiaux, dont deux en arbitrage et deux en techniques. En plus de cela, nous avons tous les staffs de la Zone Afrique région du centre qui seront là. Nous avons cette chance que les experts mondiaux qui viendront assister au championnat, puissent superviser le stage des arbitres et organiser un test des arbitres continentaux. Au niveau technique, nous aurons aussi un test pour les coachs. Aujourd’hui, si vous n’êtes pas un coach formé par la fédération mondiale, vous ne pouvez pas bénéficier d’une accréditation et ne serez pas autoriser à monter sur le tapis avec vos athlètes. Nous aurons donc cette évaluation ici et il sera décerné des titres aux techniciens et arbitres qui auront réussi.

                                                                                                            Propos recueillis par

Roy Moussa et Nadjindo Alex (stagiaire)