Le Salon des belles lettres a primé ses lauréats

16 participants sur les 25 ayant pris part au concours de Nouvelles contre la Covid-19, sous le thème “Remuer la plume dans le virus” sont connus à travers l’édition d’un recueil collectif titré “l’alerte et quinze autres nouvelles” qui leur est dédié. La cérémonie de remise des prix a eu lieu le 10 juin à la Bibliothèque nationale.

Outre les attestations décernées aux dix premiers, d’autres lots de cadeaux proposés par les partenaires mobilisés autour de l’organisation sont remis. A l’exemple des masques, dictionnaires, CD audio et vidéos de la lauréate du prix Delali Awards 2019, l’abonnement dans un journal de la place d’un an à trois mois pour les trois premiers lauréats, des lots d’ouvrages d’auteurs tchadiens allant de vingt livres au premier et par ordre décroissant jusqu’à cinq livres pour les cinq derniers.

Autre moment qui a retenu l’attention, c’est la dénomination des trois premiers prix, dédiés à des femmes et hommes du monde des arts et des lettres. Notamment les “Prix Clarisse Nomaye” (premier), “Prix Hassan Keiro Le Kainkoula” (deuxième) et le “Prix Yasmine Abdallah” (troisième). Une sorte de clin d’œil en direction des décideurs, pour attirer leur attention sur la valorisation des talents artistiques et culturels de référence, vivants ou morts, afin de susciter des émules.

Un jury international mis en place par l’organisation, a été coprésidé par notre confrère Déli Nestor Sainzoumi, auteur, et Olgatine Ngo Hongla du Cameroun, enseignante de lettres ibériques à Yaoundé et habituée à ce genre littéraire dont elle a déjà coordonné un concours similaire.  Leur délibération renseigne que de nombreux textes ont une portée psychologique et pédagogique. Les écrits manifestent l’amour de la patrie, interpellent la conscience collective et prônent la solidarité pour la lutte contre la pandémie à la Covid-19. Plusieurs de ces récits s’achèvent par une tragédie, à savoir la mort du héros, ce qui témoigne à suffisance la dangerosité du coronavirus. Le style narratif, le maniement de la langue et les titres accrocheurs sont pris en compte.

La littérature tchadienne en phase avec la sensibilisation

Le Salon des belles lettres marque un grand coup de poker, en dédiant le recueil au président de la République, pour ses multiples combats qu’il mène de front en ce moment. L’intention de faire présider la cérémonie par le ministre de la Communication porte-parole du gouvernement, Oumar Yaya Hissein, qui est par ailleurs président de la sous-commission de sensibilisation au Comité de gestion de crise sanitaire, est avisée. Ce que confirment certains propos du ministre “(…) En ma qualité de président du sous-comité sensibilisation, je me réjouis de constater que les littéraires se soient armés de leurs plumes pour avoir aussi voix au chapitre dans cette dynamique de sensibilisation, pour un combat sans merci contre la pandémie Covid-19 (…)”. Il n’a pas perdu de vue le fait que le comité de sensibilisation et partant le gouvernement, apprécie à sa juste valeur l’implication des artistes dans leur ensemble, dans la lutte contre la pandémie comme attestent les créations musicales et sketches des artistes qui passent en boucle sur les ondes des radios, invitant les populations au respect des gestes barrières édictés par le gouvernement. Le ministre a par la suite informé l’assistance, que le président de la République, à qui est dédié cet ouvrage collectif est très sensible à cet apport non négligeable et a instruit de prendre des dispositions pour imprimer davantage d’exemplaires, dans l’optique d’en faire une large diffusion à travers les Centres de lecture et d’animation culturelle (Clac) disséminés dans toutes les provinces du pays. Pour la gouverne du ministre, ces centres qui sont regroupés sous la dénomination de “Centre national de lecture et d’animation culturelle” (Cenalpac), sont devenus beaucoup plus des vidéo-clubs, en l’absence d’équipements adéquats pour jouer véritablement leur rôle. En attendant le déconfinement total pour que les Centres puissent rouvrir et bénéficier de cet ouvrage, les élèves, étudiants, parents d’élèves et même les enseignants en ont aussi besoin. C’est pourquoi, dans l’optique de relèvement du niveau de l’écriture, l’organisation a mis en place ce jury international qui a travaillé en ligne en toute indépendance. Il est aujourd’hui question d’une sensibilisation de masse et de proximité. Certainement que le Salon des belles lettres y a pensé, pour le développement de la littérature tchadienne.

  RM