Le stade olympique de Mandjafa inauguré sous haute surveillance militaire

Le Président de la République Mahamat Idriss Déby Itno, a inauguré le 23 mai 2025, le stade olympique construit par la Chine à Mandjafa et baptisé “Stade olympique Maréchal Idriss Deby Itno”.

Après l’instant solennel de la coupure du ruban qui a connu des ratés à s’en mordre le doigt, suivi du dévoilement de l’enseigne, l’autre instant solennel a été le discours de circonstance du Maréchal Mahamat Idriss Déby Itno (Mmidi), tout en gentleman habillé de la tête aux pieds, sur l’aire du jeu où a été élevé un autel. Le chef de l’État a choisi d’entamer son discours par l’observance d’une minute de silence en mémoire des victimes de Mandakao. Après cette minute de silence sur fond de bruit du public, le président salue ce moment qu’il qualifie d’historique à graver dans les annales du sport tchadien ainsi que dans celles de l’histoire de l’amitié Tchad-Chine. Pour lui, il est question de célébrer ensemble un évènement majeur et exceptionnel composé de quatre dimensions. “Inaugurer officiellement le stade olympique Maréchal Idriss Déby Itno, un joyau architectural de son temps et un reflet éblouissant de notre engagement envers la jeunesse et le sport ; rendre un hommage vibrant et mérité à la mémoire du Maréchal du Tchad Idriss Déby Itno dont le nom est attribué à cette imposante infrastructure moderne, en guise de reconnaissance et de gratitude ; saluer l’exemplarité de la coopération et l’ancrage des liens d’amitié entre la République populaire de Chine et la République du Tchad ; et célébrer le 1er anniversaire du quinquennat, entamé à la suite de mon investiture au fonction du Président de la République du Tchad”. Le dernier point explique la présence des banderoles à l’effigie du parti à l’oriflamme guerrière, le Mps, parsemé à l’intérieur du stade. Ce n’est point donc un meeting du Mps comme certains l’ont cru, parce que le Mps a été à l’œuvre de l’organisation pour mobiliser le grand public, espérant remplir un stade de 30 000 places. Ce qui n’a pas été le cas. Le président, magnanime à l’égard de son parti, a promis que les prochaines fois, le stade sera rempli.

“(…) Cette infrastructure qui permettra à notre pays d’accueillir dignement des compétitions nationales et internationales, est une illustration parfaite d’un modèle de coopération et met en relief une belle coopération sino tchadienne (…), se réjouit le chef de l’état. Il ajoute que c’est également la résultante d’un partenariat fondé sur l’intérêt mutuel, du respect réciproque et d’une vision partagée, entre le Tchad et la Chine.  “ (…) Mais il faut surtout relever le défi de gestion, d’exploitation, d’entretien et d’énergie qui peuvent découler du fonctionnement d’une infrastructure d’une telle ampleur (…)”, qui vient s’ajouter à une série d’édifices emblématiques de notre cité capitale, construites par la Chine, rajoute Mmidi, en clin d’œil à la Chine.

 

De promesses en promesses

“ (…) Pour le sport de masse, lieu de la cohésion sociale et de la santé publique, 14 terrains polyvalents seront aménagés pour accueillir diverses disciplines sportives accessibles à tous. Quant au sport de haut niveau, lieu de l’excellence et de la fierté nationale, 14 terrains de football seront affectés aux clubs de 1ère division de la ligue de N’Djaména, afin d’améliorer les conditions d’entraînement et de compétitions. Les mêmes efforts seront déployés dans les différentes provinces du Tchad pour mieux développer le sport de masse (…)”, annonce le chef de l’Etat qui en profite pour annoncer la fin de la rénovation du stade Idriss Mahamat Ouyia. “Ce qui donnera à notre capitale deux stades répondant aux normes internationales (…)”, s’en félicite-t-il.

Pour tout dire, l’inauguration de ce grand stade olympique de Mandjafa, a connu des ratés protocolaires qui risquent de coûter aux organisateurs, sans compter sur l’immense déploiement des forces de défense et de sécurité, la garde rapprochée du président qui ont tout bousculé sur leur passage, brutalisant les paisibles citoyens. De qui et de quoi a-t-on peur ?

Roy Moussa