Le Tchad se dote d’un abattoir de grande capacité

Le complexe industriel des abattoirs du Logone est inauguré le 29 février 2020 par le président de la République, Idriss Déby Itno.

Construit sur une superficie de 8 hectares; un coût global de quinze milliards de francs CFA, le complexe industriel des abattoirs du Logone est situé à sept kilomètres à la sortie Est de la ville de Moundou, sur la route de Doba. C’est depuis 2014 que le projet a été lancé par la pose de la première pierre, mais les travaux de construction ont connu une interruption en moins d’un an, pour être finalement relancés en 2018. C’est la faute à la crise économique et financière, selon le ministre de l’Elevage et des productions animales, Gayang Souaré. Mieux vaut tard que jamais, dit un adage. Le complexe vient enfin d’être mis à la disposition du gouvernement tchadien pour son exploitation. Sa capacité de production annuelle est de 20.000 tonnes de viande-carcasse, soit 200 à 400 bovins et 400 à 600 petits ruminants par jour.

La réalisation du joyau a été confiée à une entreprise hispano-argentine, “Internacional de Equipos Cientificos, SA” (IECSA), dont les compétences sont reconnues dans la construction et l’équipement des abattoirs modernes au niveau international. L’abattoir du Logone est doté d’une zone de transformation de la viande au sein de laquelle des opérateurs interviennent sur les carcasses jusqu’au désossage. Sa partie frigorifique dispose de deux tunnels de congélation ainsi que des chambres froides positives et négatives représentant 19 jours de stock. “Cette capacité de stockage, unique dans toute  la sous-région,  est un atout essentiel pour faciliter l’exportation d’une partie de la viande produite aussi bien fraiche que congelée. L’abattoir est composé d’une unité spéciale de traitement des sous-produits, qui fournira de la farine animale riche en protéine destinée aux industries avicole et piscicole. Il dispose également d’un bâtiment indépendant réservé au traitement des cuirs et peaux pour les tanneries ainsi qu’une unité de traitement des graisses. Le complexe est conçu dans le respect des normes internationales de sécurité alimentaire et de protection de l’environnement”, explique Don Franscisco de Bordon, le président de IECSA.

C’est un investissement de grande envergure dont l’impact socioéconomique n’est plus à démontrer, se félicite le gouverneur de la province du Logone occidental. “Cet abattoir vient renforcer incontestablement le tissu économique de notre province et consolide son statut de province économique du pays, eu égard à la présence d’autres industries implantées à Moundou”, assure Dago Yacouba, aux côtés de son collègue du Logone oriental.

En plus de cet abattoir, il cite en exemple d’autres sociétés telles que la Coton-Tchad SN, l’aéroport international de Moundou, les projets d’exploitation et exportation du pétrole qui fortifient au pouvoir économique du pays.

Pour le ministre de l’Elevage et des productions animales, Gayang Souaré, le choix des deux provinces du Logone pour l’implantation de cette industrie animale se justifie par l’existence d’un réseau routier et d’un aéroport international qui peut desservir les espaces économiques de l’Afrique du centre, de l’ouest et du nord avec un important potentiel de consommateurs.

“Il y a aussi la proximité des grands marchés à bétail offrant de garanties d’apprivoisement du complexe. Je cite, entre autres, les marchés de Bongor dans le Mayo-Kebbi, de Béré et Kélo dans la Tandjilé, de Péni et Goundi dans le Mandoul, et de Roro dans le Moyen-Chari”, justifie Gayang Souaré.

Outre cette position stratégique, le ministre annonce que l’ouverture de l’abattoir du Logone constitue une grande opportunité d’emplois surtout pour les jeunes et femmes.

“Ce sont en effet près de 700 emplois directs et au moins 1500 emplois indirects qui seront créés, en plus de la dynamisation des échanges au niveau sous-régional, régional et international. Par ailleurs, nous prenons toutes les dispositions pour l’accompagnement des organisations des professionnels afin d’assurer tant l’approvisionnement que la commercialisation des produits de ce complexe”, rassure-t-il. En plus de cet abattoir inauguré, Gayang Souaré rappelle d’autres projets en construction, notamment le complexe industriel d’exploitation des ruminants de Djarmaya et le complexe industriel laitier de Mandalia, couplé avec trois fermes multifonctionnelles à Mara, Miandoum  et Tilo.

Toujours selon le ministre, plusieurs études sont bouclées et concernent les complexes industriels des abattoirs d’Amdjarass, Ati, Abéché, Bongor et Sarh. Il est prévu également la construction des tanneries d’Ati, N’Djaména et Moundou, la construction d’un complexe pharmaceutique vétérinaire, celle de huit unités de fabrication d’aliments du bétail ainsi que des centres de quarantaine pour bétail de boucherie.

Alladoum leh-Ngarhoulem G.