Les journalistes, points focaux de l’Unicef, ont échangé avec les responsables des filets sociaux et de l’Unicef, le 16 janvier 2025, lors d’un café de presse, sur “l’Accès des populations vulnérables aux transferts monétaires dans la province du Bahr El Gazal”.
Il a été question de présenter les résultats atteints en 2024 et les projections sur l’année 2025 des activités réalisées par la Cellule Filets sociaux du gouvernement, en partenariat avec l’Unicef et le Pam, assortis de la proposition au niveau du mécanisme de contrôle, “d’intégrer l’équipe des journalistes pour le suivi évaluation, afin qu’ils s’imprègnent des réalités en échangeant avec les bénéficiaires, sur les impacts positifs du projet”. Ce projet régional conjoint Unicef-Pam au Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Un projet installé au Tchad depuis 7 ans, qui a commencé avec 10 millions de dollars, pour atteindre aujourd’hui 150 millions de dollars. L’objectif général est de répondre à l’impact socio-économique de multiples chocs grâce aux systèmes de protection sociale au Sahel, et construire la résilience et supporter le développement du capital humain des plus vulnérables, à travers l’expansion et le renforcement des systèmes nationaux de protection sociales. Cela, à travers 3 composantes, notamment la distribution de transferts monétaires et de services complémentaires, le renforcement des systèmes de protection sociale et la connaissance, preuves et apprentissage.
“Sur 2 200 ménages vulnérables au Bahr El Gazal (Beg), nous avons atteint au premier payement, 90% des bénéficiaires. Par rapport au choix du Beg, un lien est attendu du projet, sur la réduction de la malnutrition aiguë sévère, dans les deux provinces voisines notamment le Kanem et le Bahr El Gazal. La vision du gouvernement est aussi de développer une synergie pour étendre à travers ce projet, la couverture sociale progressivement”, a informé Dr Japhet Doudou Beindjila, le coordonnateur des Filets sociaux, en réponse aux questions des journalistes.
Il a expliqué que le transfert d’argent ne se fait pas par personne interposée, mais directement aux bénéficiaires à travers les parents. A travers deux mécanismes de payement que sont la contractualisation avec les micros finances et les téléphonies mobiles. Pour le cas du Bahr El Gazal, c’est l’agence Express Union qui fait le transfert monétaire Cash. “Nous faisons tout pour que l’argent arrive au destinataire et en ce qui concerne la gestion des plaintes, nous n’avons pas encore rencontré des difficultés”, a-t-il rassuré.
Le Programme piloté par la Banque mondiale à travers la Cellule Filets sociaux, opère des transferts monétaires aux personnes vulnérables d’un montant de 45 000 francs CFA par trimestre. Il concerne 11 provinces du Tchad, financé par la Banque mondiale, qui a aussi financé l’élaboration du Registre social unifié (Rsu), à travers les filets sociaux. Ce qui rend disponible les indicateurs, qui renseignent sur les ménages vulnérables par province. Le partenaire Unicef paye sur une période 3 ans, tandis que la Banque mondiale prend en charge 2 ans, avec un transfert (subvention) de 100 000 francs CFA à la fin du programme pour le bénéficiaire. Sont définies personnes vulnérables, ceux et celles qui au bout d’une année, n’ont pas perçu ou disposé de 10 000 francs CFA. Le critère de vulnérabilité du ménage est déterminé par le score de pauvreté et la validation par la délivrance d’une carte au bénéficiaire, a-t-il expliqué. C’est un travail de l’Institut national des études statistiques, économiques et démographiques (Inseed), réalisateur du Rsu.
Les résultats atteints en 2024
Il ressort en ce qui concerne : la Distribution de transferts monétaires et de services complémentaires, la mise en place du comité de coordination du projet et organisé la tenue de la première session en août 2024 ; 3 700 ménages vulnérables ont reçu des transferts réguliers dans les provinces du Kanem et du Bahr El Ghazal (Pam et
Unicef) ; une synergie est établie avec le programme de résilience, pour fournir des services complémentaires axés sur la nutrition ; la formation de travailleurs communautaires ; les sensibilisations, dépistage de la malnutrition, des groupes de femmes enceintes et allaitantes…
Pour le renforcement des systèmes de protection sociale : l’enregistrement de 87 500 nouveaux ménages du Kanem et du Bahr El Gazal dans le Registre social unique ; le renforcement des capacités de 25 acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux sur la protection sociale à travers le curricula TRANSFORM et l’appui à la certification de 3 maîtres formateurs ; l’appui technique pour la mise à jour de la formule de ciblage des ménages bénéficiaires (Pmt) avec les données de Ecosit 5 ; ainsi que l’appui technique sur les outils de mise en œuvre du projet (Ciblage et Enregistrement des bénéficiaires, Mécanismes de gestion des plaintes, Suivi des paiements avec les Partenaires Financiers, …).
Perspectives 2025
Au niveau de la Distribution de transferts monétaires et de services complémentaires au Kanem et Beg : organiser 4 cycles de paiements aux 8 200 ménages bénéficiaires (février, mai, aout et novembre 2025) ; Top-up de 3 mois sur le transfert de mai pour couvrir les besoins additionnels de la soudure ; renforcement du capital humain ; en protection social: Formation Transform Nutrition: Formanut ; assurer la participation des membres des ménages bénéficiaires aux activités des GASPA et FARN ; formation de travailleurs sociaux et communautaires et sensibilisations, dépistage de la malnutrition des FEFA.
Pour ce qui est du Renforcement des systèmes de protection sociale : plaidoyer pour l’adoption de la Snps ; renforcement de capacités sur la Coordination de la Protection sociale +Protection sociale réactifs aux chocs ; renforcement des mécanismes de paiements et de gestion des plaintes ; appui à l’expansion, au renforcement de la qualité, de la vulgarisation et de l’utilisation du Rsu étude sur l’espace fiscale et élaboration d’une stratégie de financement de la protection sociale ; étude diagnostic genre du programme conjoint et élaboration d’un plan d’action pays pour renforcer la “transformation du genre dans les systèmes de protection sociale” ; et Analyse des possibilités de financement du risque de catastrophe-assurances climatique.
Roy Moussa