Samedi 13 mars 2021 a marqué l’entrée en campagne du candidat du “Consensus”, le président sortant, le Maréchal Idriss Déby Itno (Midi).
Avec 113 partis alliés, le Mps a lancé sa campagne dans un stade Idriss Mahamat Ouya remplis des militants des partis alliés et des bureaux de soutien de Mps qui se compte en centaine. Des militants qui ont eu une journée chargée car ils ont commencé à affluer vers le stade dès 9 heures. C’est à 16 heures que le candidat Déby va faire son entrée au stade accompagné de la 1ère dame Hinda Déby et les éléments de sa garde rapprochée, tous vêtus de blanc, des écharpes du Mps au cou.
L’ancien ministre de la Communication, Hassan Sylla Bakary, président du comité d’organisation de la cérémonie de lancement de campagne prend le micro et fait les éloges du président Déby. “Il a donné la vie à pays qui était exsangue quand il a pris le pouvoir en 1990”, dit-il. A son tour, le directeur de campagne du président, Mahamat Zène Bada, sur le podium, vante les qualités de patriote et de panafricaniste qu’est Déby. “Il n’a pas fui devant les rebelles en 2006, 2008 et est allé au lac combattre Boko haram. Avez-vous besoin de microscope pour trouver un dirigeant pour ce pays ?”, interroge Zène Bada, en s’adressant au public.
Déby Itno entre scène, sous le rythme de l’orchestre “Dambadjoya”. Il demande aux 113 partis alliés et à la 1ère dame de monter au podium pour une photo d’ensemble. “1er tour …”, entonne le chef d’orchestre ; “KO !’’ lui répondent en chœur ses alliés et militants. Passé ce moment de liesse, le candidat du “consensus” entame son discours de campagne. Il égratigne au passage les candidats à cette présidentielle, qui ont désisté. “Ils n’ont pas tort de se retirer parce qu’il y a que nous les 113 partis. Je peux sans risque de me tromper dire que nous allons gagner au 1er tour”, déclare-t-il, tout comme son directeur de campagne Mahamat Zène Bada, qui l’a précédé en lui disant : “camarade président, la chose-là est dans la poche” !
Dans son discours, le candidat du consensus défend ses 30 ans de règne. Pour lui, la diplomatie tchadienne est rayonnante. Pour la première fois de son histoire, le Tchad a été membre non permanent du Conseil de sécurité de l’Onu et dirige actuellement la commission de l’Union africaine. Le candidat à sa propre succession, pour un 6ème bail à la tête du Tchad, s’est également vanté du taux de couverture en eau potable, qui est passé de 52% en 2016 à 76% actuellement et du pluralisme d’opinion et des partis politiques avant de pousser son extase un peu plus loin. “Certains se sont coalisés avec le diable et certaines officines pour déstabiliser le Tchad. Je leur dis “damboula hanakou”. Je suis jaloux de la souveraineté du Tchad”.
Déby revient sur les promesses, tendant ainsi l’appât aux électeurs. Il promet parvenir à zéro mort dans les conflits communautaires en recrutant 2000 gendarmes et gardes nomades du Tchad ; désenclaver le Tchad en bitumant 3 800 km de routes pour le prochain mandat sans oublier le chemin de fer. Parlant de la parité genre, “nous allons sortir de cette histoire de 30% pour aller à la parité”, promet le Maréchal-candidat.
Aux étudiants, le candidat du consensus demeure plus ou moins évasif. Il promet comment faire avec le premier gouvernement du prochain mandat, pour soulager leur souffrance. Il envisage également des “réformes profondes” : recruter par exemple des instituteurs afin de relever le niveau des élèves. Quant aux diplômés-chômeurs, la meilleure sortie du chapeau du candidat Déby est qu’ils seront membres du comité qui sera mise en place dans le cadre du recrutement des 20 000 jeunes qu’il a fait suspendre, pour l’instant, parce que ce sont les enfants des gens bien et haut placés qui en profitent.
Lanka Daba Armel
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