Les artistes appellent à l’aide

Le point de presse organisé le 7 juin 2023 à la Maison des médias du Tchad, par les artistes de différentes corporations, est un appel à l’aide et à un appui multiforme, suite à l’ultimatum de cinq jours donné au Tchad pour confirmer sa participation, par le festival Afri’Cajarc.

Le Tchad a cinq jours pour confirmer les visas et billets d’avion des artistes retenus et sélectionnés, afin de garantir son statut de pays invité d’honneur du festival Afri’Cajarc qui se tiendra du 23 au 27 juillet 2023, dans la ville française de Cajarc. Sans quoi, il lui sera retiré ce statut au profit d’un autre pays africain. Tel est l’ultimatum adressé au Tchad. « Nous lançons un appel pressant au président de la transition, au premier ministre du gouvernement ainsi qu’aux ministres, aux opérateurs économiques et aux âmes de bonne volonté, de venir en aide aux artistes que nous sommes. En participant au festival Afri’Cajarc, il est question pour nous, non seulement de représenter le Tchad, mais également de mettre en valeur notre culture dans toute sa diversité et nos talents artistiques », a plaidé l’artiste musicien Cidson Al Guewi, le porte-parole et par ailleurs directeur artistique adjoint de l’association Charivari. Il est entouré pour la circonstance des artistes musiciens, danseurs et comédiens Dicko, Melodji, Mariam Toufdy, Djigri Parterre et Innocent le directeur du ballet national.

 

Le Tchad sommé

Le festival Afri’Cajarc est l’un des plus grands festivals en France, dédié aux cultures africaines et qui se tient depuis 23 ans, avec un pays africain invité d’honneur. Pour cette édition 2023, c’est le Tchad qui est à l’honneur. Cela, par l’entremise de l’association culturelle franco-tchadienne Charivari, dont la branche européenne est coprésidée par le danseur et chorégraphe Yaya et Corinne, française née et grandi à Sarh au sud du Tchad, d’une part, et Charivari Tchad présidé par l’artiste Youssouf Djaoro. Un travail de rapprochement effectué depuis un an a permis à la direction du festival Afri’Cajarc de séjourner à N’Djaména en avril dernier, où elle a été reçue par le ministre en charge de la Culture et le chef du gouvernement.

Il est attendu près de 80 artistes tchadiens de différentes corporations dont 21 en musique, 32 en danse, 4 en théâtre, 2 en cinéma, 2 en littérature, 2 en art plastique, 7 en mode et stylisme, 1 en photographie, tous disposant d’un passeport en cours de validité exceptés 8 musiciens pour les artistes invités en “In”. En plus des têtes d’affiche sélectionnées et retenues pour le plateau In. Les invités “Off” du plateau “Découverte”, sont au nombre 20 artistes. A eux, s’ajoutent des techniciens, régisseurs, promoteurs culturels et autres.

L’art culinaire et l’artisanat seront également de la partie. Depuis lors, le Tchad comme à l’accoutumée, semble dormir au point où il a fallu le réveiller par un ultimatum à pratiquement un mois et dix jours du festival.

Aujourd’hui, informe Cidson, les médias internationaux parlent du Tchad à travers ce festival et C’est la toute première fois de notre histoire que nous avons l’opportunité de présenter nos cultures diverses aux yeux du monde et vendre aussi nos artistes, parce qu’il faut souligner qu’il y aura plus de 400 programmateurs des différents festivals à travers le monde qui sont conviés. Ce serait dommage et honteux de passer à côté de cette belle occasion, afin qu’on parle positivement du Tchad culturel au lieu de parler continuellement de la guerre”, plaide Cidson Al Guewi, le porte-parole des artistes. Il a remercié néanmoins le ministère en charge de la Culture qui, faute de moyens, à plutôt adressé une lettre de recommandation aux entreprises et opérateurs économiques aux fins d’accompagner et d’appuyer les artistes retenus.

Une mention spéciale est adressée à l’Institut français du Tchad, qui garantit déjà les visas des artistes retenus pour prester en “In” et en Plateau découverte. Il est de notoriété que les festivals les plus réussis sont ceux dont la programmation est bouclée six mois à l’avance. Ce qui ne se passe pas sous notre ciel, où il faut courir jusqu’à l’ouverture du festival et même après, pour recouvrer les frais y afférents. Cela ne s’improvise pas et on n’attend pas la dernière minute pour précipiter les choses.

Roy Moussa