Les artistes du département de Kouh-est s’unissent

Le complexe culturel Acamod a accueilli ce lundi 21 décembre 2020, la conférence de presse relative au lancement officiel des activités de la Plateforme des artistes du département de Kouh-est (Padek).

Une conférence de presse animée par les membres du bureau du Padek. Dans son mot de circonstance, le président du Conseil d’administration de la plateforme Mbaïnodjiel Neldé Calvin renseigne que la Padek a été créée à N’Djaména, le 27 juin 2020, sous l’impulsion des artistes et des communicateurs de la communauté Gor. Elle a reçu son autorisation provisoire de fonctionner et est enregistrée au registre des associations du ministère en charge de la culture sous le numéro N°461/PR/MDTCA/DGM/DG/2020.

“La Padek est née suite à un constat opéré par les artistes de plusieurs corporations, appartenant au département de Kouh-est en particulier, du Logone oriental et du Tchad en général. Les artistes tchadiens professionnels ne sont pas d’un assez grand nombre. Cependant, ceux-ci semblent très mal organisés et souffrent à asseoir des synergies capables de leurs faciliter un essor artistique convaincant. Ces artistes tchadiens qui endurent déjà un manque de possibilité de création, de promotion et de diffusion, se doivent de réfléchir à une stratégie propre à leur communion pour développer leurs arts”, relève-t-il. Puis il ajoute que le cas des artistes du département de Kouh-est n’est pas différent. C’est ce même constat qui les a amenés à se rendre à l’évidence qu’il faut se mettre au service de la communauté. “Nous avons constaté que dans nos communautés, nous ne sommes pas souvent impliqués de façon concrète dans la chaîne de développement local. Si parfois on le fait, nos valeurs artistiques ne sont pas non plus estimées à la hauteur de leur considération. Nous avons créé cette plateforme pour nous mettre en cotisation aux côtés de nos communautés, afin d’œuvrer ensemble au changement. Par ailleurs, nous travaillerons pour que le changement commence par nous les artistes de ladite plateforme. Car, l’artiste doit aussi vivre de son art”, justifie-t-il.

 La Padek en question

La vision première de la Padek s’étale sur trois axes stratégiques, notamment dans les domaines de l’éducation, de la culture et de la formation au service de la communauté. Elle consiste à :

  • fédérer et promouvoir l’activité artistique de ses membres ;
  • organiser des manifestations artistiques et culturelles ;
  • répondre à des appels d’offre et participer aux concours artistiques ;
  • participer à des événements artistiques organisés par des tiers (foire, salon, exposition, festival, etc.) ;
  • créer des actions de médiation culturelle par le biais d’ateliers d’initiation et de découverte artistique ;
  • organiser des sorties culturelles collectives (dans les musées, centres d’art, lieux consacrés à l’art sous toutes ses formes) ;
  • favoriser la rencontre de ses membres par l’organisation d’ateliers réels ou virtuels.

Son but est la défense et la promotion des arts dans l’optique de contribuer à l’épanouissement de la société.

Les objectifs que se fixe la Padek sont entre autres :

  • la mise en commun des compétences artistiques pour élaborer et mettre en valeur des projets culturels ;
  • assurer la formation des artistes membres et collaborer avec d’autres associations sœurs pour impacter le changement dans la société.

L’instance dirigeante de la Padek est le Conseil d’administration, composé de:

Président: Mbainodjiel Neldé Calvin

Vice-président: Gangnon Mbainabé

Secrétaire Général: Borkoum Dingamdodet Yves

Trésorière Générale: Nodjikoua Dionrang Epiphanie

Deux conseillers:

  1. Nandigui Maintol Michael
  2. Tera Mbaiyaï

Commissaire au compte: Nahoutengar Rhovys Mardochée

Pour le conseiller Tera Mbaiyaï, l’image de la sanza, instrument traditionnel de musique comme logo de la plateforme se justifie par rapport au symbole de l’originalité des instruments du département. Il est un instrument utilisé par les ancêtres, qui est considéré comme l’ami de l’homme dans la communauté. Il figure sur les supports du Padek parce que l’objectif est aussi de réhabiliter un instrument en voie de disparition, qui a une grande histoire dans la communauté.

Roy Moussa