Pour le comité technique mis en place, qui a présenté le projet à l’assistance, la construction du pont frontalier implique la mise en œuvre de plusieurs activités connexes de part et d’autre pour améliorer le développement socioéconomique des deux pays.
“C’est un pont frontalier de 7 mètres de largeur circulable. L’ouvrage se raccorde au réseau routier du Tchad au niveau du rond-point de Bongor par une route en remblais de 7,5 mètres de largeur. Un autre pont de 20 mètres sera construit sur le Mayo Boneye”, explique Zonou Dieudonné, présentant le projet pour le compte des équipes techniques.
Il a annoncé que la première composante du projet qui est la construction du pont est déjà plus avancée car les prestataires que sont le groupement d’entreprises Razel Cameroun, Razel Bec de France et Sotcocog du Tchad sont déjà présents. Les travaux sont envisagés sur une durée de 36 mois.
La construction du pont comprend des aménagements connexes. Pour le Tchad, les travaux connexes concernent “les aménagements du pont B, les aménagements hydro agricoles pour l’élevage des poulets et la riziculture de contre-saison. La fourniture de matériels agricoles et des équipements de pompage aux groupements d’initiatives locales. La réhabilitation et l’équipement du Centre de formation technique et professionnelle de Bongor”, cite-t-il. Et ce n’est pas tout. La troisième composante du projet concerne les études routières, notamment la route Ham-Fianga-Pala et la bretelle Fianga-frontière Cameroun sur une longueur d’environ 158 kilomètres. Il faut ajouter l’élaboration d’un plan directeur du transport routier et l’étude de planification urbaine de la ville de Bongor.
La composante 4 concerne la facilitation du transport et le transit. Elle comprend la construction et l’équipement d’un poste frontalier unique à Bongor avec des bâtiments connexes destinés aux différents services frontaliers. L’aménagement d’un parking pour gros porteurs dans la zone du pont côté Bongor, la formation des services frontaliers des deux pays et la sensibilisation des acteurs du transport et de transit, sans compter l’élaboration d’un manuel de gestion du poste frontalier suivi de la formation à son utilisation.
74 milliards de francs CFA. Tel est le coût du projet. Deux entités partenaires se partagent le financement. La Banque africaine de développement (Bad): 44,7 milliards de francs CFA et l’Union européenne, avec un don de 40 millions d’euros, soit près de 30 milliards de nos francs. Les études de faisabilité sont financées par les gouvernements tchadien et camerounais.
Pour le directeur général par intérim de la Bad pour la région Afrique centrale, Souleymane Koné, près de 80% des importations et exportations tchadiennes passent par le Cameroun par voie routière. Pour cela, estime-t-il, la réalisation du pont frontalier permettra de “densifier les points d’échanges sur la frontière commune longue de plus de 1000 kilomètres et de valoriser les potentialités économiques dans les deux pays”. Il estime que l’intervention de la Bad est une réponse aux besoins cruciaux de désenclavement des zones de production entière du Tchad et du Cameroun. Elle contribuera à la compétitivité, à la diversification de l’économie dans les deux pays et à la réduction de la pauvreté.
Nadjidoumdé D. Florent.