Les diplômés reprennent les manifestations

Après une trêve de quelques semaines observées à la demande des nouvelles autorités, la plateforme des diplômés en instance d’intégration a repris ses manifestations pacifiques le week-end 19 et 20 juin.

Une vingtaine de diplômés sans emploi a manifesté son mécontentement dans la matinée du samedi dans les rues de N’Djamena pour protester contre, disent-ils, “la mauvaise volonté du Conseil militaire de transition qui refuse de recruter le personnel civil au profit du recrutement des militaires”. Ils ont voulu prendre le contrôle des rues des arrondissements de la capitale, avec quelques pneus brûlés et des copies de leurs diplômes en mains, dès 6 h du matin, mais c’est sans compter sur le déploiement des éléments du Groupement mobile d’intervention de la police (Gmip) dans les zones stratégiques. Les forces de l’ordre ont anticipé et étouffé les manifestations, dénommées “week-end noir”, qui sont programmées depuis plus d’une semaine sur toute l’étendue du territoire.

Pour Ndingadinan Thomas, l’un des coordonnateurs de la plateforme, cette intimidation et cette injustice sociale ne leur font pas peur : “nous sommes maintenant à notre huitième manifestation cette année. Les diplômés sortent toujours pour réclamer leur droit. Nous ne pouvons pas céder. Nous allons toujours les embrouiller tant qu’ils ne nous donnent pas satisfaction”, martèle-t-il avant de dire que “la plateforme des diplômés en instances d’intégration à la Fonction publique n’est pas une organisation des bandits. C’est une organisation des diplômés bien structurée qui œuvre pour l’insertion sociale de tous les diplômés sans discrimination au Tchad”.

A la fin de la journée du Samedi, quatre manifestantes sont arrêtées au quartier Habena et conduites au Csp 15 puis relâchées quelques heures après. Les hommes, habitués à jouer au chat et à la souris avec les policiers, ont échappé au piège de la police.

Le dimanche 20 juin, la marche a été complètement étouffée mais, malgré cela, les diplômés en instance d’intégration sont toujours déterminés à revenir à la charge prochainement. “A ces marches, notre pierre angulaire sera indéniablement notre unité et l’effort de tous jusqu’à ce que notre revendication soit reconnue et acceptée de façon totale par le Cmt. Et c’est un sacrifice volontaire  suprême de notre vie. La lutte ne fait que commencer”, informent-ils.

Nadjindo Alex