Les lauréats de l’Unaba revendiquent leur intégration

Les techniciens formés en laboratoire et pharmacie de l’Université Adam Barka d’Abéché (Unaba) revendiquent leur intégration à la Fonction publique.

Ils sont au total 310 techniciens de laboratoire et 265 techniciens en pharmacie issus de 12 promotions des techniciens supérieurs, formés à l’Université Adam Barka d’Abéché. C’est depuis l’année 2014 qu’ils attendent pour certains l’intégration à la Fonction publique. Une attente marquée par des actions, notamment des correspondances, des rencontres ainsi que des manifestations (sit-in), mais jusque-là, aucun résultat probant.

Avec les derniers arrêtés de 2022, nous nous sommes rendus compte qu’aucune promotion des lauréats des techniciens formés en laboratoire et pharmacie de l’Unaba n’est intégrée. C’est pourquoi, nous sommes constitués en plateforme pour revendiquer ce qui nous revient de droit, rappelle le porte-parole du Comité, Mbaïndiguim Ndoubadé Aimé, technicien biomédical de la 5e promotion de 2019. Il situe que les revendications ont commencé à travers des correspondances envoyées par leur plateforme, tout d’abord au président de l’Université, aux doyens, au maire de la ville ainsi qu’au gouverneur d’Abéché. Ensuite, ils sont revenus à N’Djaména où une correspondance accompagnée de la liste de tous les lauréats a été envoyée au ministère de la Santé publique. Le ministère leur a demandé de séparer la liste par promotion afin d’envoyer une notification à la Fonction publique. Mais après exécution de cette sollicitation, pas de suite. Des correspondances ont été envoyées aux différents gouvernements, ainsi qu’au Conseil national de transition dans la section santé, qui a pris les choses en main en contactant l’Unaba, qui l’a confirmé. Grâce au Conseil national de transition, le contact a été établi avec le ministre de la Fonction publique, qui a promis de les prendre en compte dans les prochaines vagues d’intégration, mais au constat, toujours rien.

Biaksoubo Moukene, porte-parole du comité, lauréat de la première promotion de 2014 en sciences pharmaceutiques, croit que ses promotionnaires sont abandonnés par leur doyen qui priorise le département de médecine. “Il y a deux départements à l’Unaba à savoir le département de médecine et celui des sciences biomédicale et pharmaceutique, mais les lauréats de la médecine avec qui nous avons commencé ensemble en 2011, ont été automatiquement et complètement intégrés”, rapporte-t-il. Il renchérit que le département de pharmacie instauré à l’Université de N’Djaména, une année après celui d’Abéché, a vu deux de ses promotions totalement intégrés. “Allez par exemple dans les centres de santé, vous allez trouver dans les laboratoires ou les pharmacies, des gens qui ne sont pas du domaine, mais intégrés au ministère de la Santé publique pour gérer la pharmacie ou le laboratoire de l’état, et pourtant les techniciens formés sont là en train de chômer ; cela n’est pas compréhensible”, s’indigne-t-il.

Pour les membres du comité de crise, lors du Dialogue national inclusif et souverain, leur cas a été soulevé dans des interventions.  Ils pensent que comme toutes les résolutions du dialogue ont adoptées, ils espèrent, par la grâce du président de la République, être pris en compte par une intégration officielle. “Si l’Etat a investi dans notre formation, il doit nous responsabiliser, sinon nous demandons purement et simplement la fermeture de ce département qui continue à former des chômeurs comme le cas de l’Ecole normale”, observent-t-ils.

Modeh Boy Tresor