Loi des finances rectificative 2020: Une révision dictée par la covid-19 et la sécurité

Après deux reports, la loi de finances rectificative est adoptée par les députés le 25 août 2020 au palais de la démocratie de Gassi lors d’une plénière.

Le rapport de la commission finance de l’Assemblée nationale ressort clairement les motifs ayant conduit le gouvernement à proposer un projet de loi de finance rectificative. Parmi ces motifs, figure  la survenance de la pandémie à Corona virus et ses conséquences, la chute du cours des matières premières dont le pétrole, première source de revenu de l’Etat tchadien, la sécurité liée à la lutte contre la secte Boko Haram dans la province du Lac, les mesures gouvernementales prises par le président Déby.  Une des mesures annoncées par le maréchal est l’intégration de 20 mille diplômés tchadiens à la fonction publique au titre de l’année 2020. Pour le ministre des Finances et du budget, Tahir Hamid Nguilin, en face des élus du peuple, il faut revoir en hausse les dépenses en personnel en vue de prendre en compte les promesses du chef de l’Etat. Ainsi, après discussions en plénière, le projet de loi des finances rectificative a été adoptée par les députés par 155 voix. Cette loi prévoit en recettes 1136 milliards de FCFA contre 1209 dans la loi de finance initiale soit une différence de 73 milliards. Les dépenses elles, se chiffrent 1196 milliards contre 1052 dans la loi initiale. Le gap du nouveau budget est de 60 milliards qui seront comblés par les prêts additionnels. Le ministère des Finances et du budget qui avait en sa compagnie son collègue de l’Economie, de la planification du développement et de la coopération internationale a expliqué que le nouveau budget a été élaboré avec prudence compte tenu de l’environnement économique lié à la pandémie du corona ayant entrainé une chute drastique du cours du baril de pétrole principale ressource de l’Etat tchadien. Si le gouvernement a consenti des efforts depuis le mois d’avril dernier allant dans le sens de l’exonération de certains taxes et impôts pour permettre aux opérateurs économiques de mieux supporter le choc causé par la maladie à corona virus, ces derniers continuent de maintenir toujours élevés les prix des denrées alimentaires et certains produits de première nécessité. Ce qui a fait réagir quelques députés demandant au gouvernement de sévir. L’un des exemples courants est le prix élevé de transport appliqué par les agences et compagnies de voyage sans toutefois respecter les mesures de distanciation physique. Pour les députés, il n’est pas normal que le gouvernement exonère pendant les opérateurs économiques se sucrent sur le dos des contribuables.

Togmal David