L’UMAC désavoue la gouvernance d’Abbas Mahamat Tolli à la tête de la Béac

Réunis à Malabo en Guinée équatoriale ce samedi 12 juillet 2025, les ministres des Finances de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (Cemac) ont décidé d’annuler le concours de recrutement des Agents d’Encadrement Supérieur (Aes) lancé par la Banque des États de l’Afrique Centrale ( Béac) en 2022. En cause : des irrégularités pointées par un audit externe commandé après la suspension du processus en 2023. Une décision qui met en doute la gouvernance de Abbas Mahamat Tolli.

Le Comité Ministériel de l’Union Monétaire de l’Afrique Centrale (Umac), réuni sous la présidence du ministre équato-guinéen Ivan Bacale Ebe Molina, par ailleurs président du comité ministériel, a entériné la décision après avoir pris connaissance des conclusions du cabinet indépendant RSM France. Le rapport, selon nos informations, fait état de sérieux manquements aux principes de transparence et d’équité.

Il faut rappeler que ce concours avait été lancé sous la gouvernance du Tchadien Abbas Mahamat Tolli, alors gouverneur de la Béac. Dès 2023, des soupçons de favoritisme et de dysfonctionnements internes avaient conduit le Comité à suspendre le processus par une résolution formelle, en attendant les résultats de l’audit. Les conclusions du cabinet RSM ont visiblement été sans appel. Pour « préserver la crédibilité et l’image » de l’institution, selon les mots du Comité, il a été décidé d’annuler purement et simplement tout le concours. Une décision lourde de sens dans une zone souvent critiquée pour ses pratiques opaques. Le Comité invite désormais la Béac à relancer un nouveau processus de recrutement « dans les meilleurs délais » et selon les standards de rigueur attendus d’une banque centrale. Aucun calendrier précis n’a été communiqué pour l’instant mais la pression est désormais sur les épaules de la nouvelle direction de la Béac.

Cette affaire jette une lumière crue sur les pratiques de gestion à la Béac sous l’ère Abbas Mahamat Tolli. L’implication de hauts responsables tchadiens dans un processus aussi sensible, aujourd’hui annulé pour manque de transparence, constitue une véritable humiliation pour le Tchad dont l’image est une nouvelle fois écornée sur la scène régionale. Le scandale met en évidence l’urgence de refonder les mécanismes de gouvernance au sein des institutions communes, et d’en finir avec des pratiques qui minent la crédibilité de toute une sous-région.