J’ai trouvé intéressante la revendication de Monsieur Mayandé Hassan qui réclame sa régularisation, par le Pcmt, au grade de Général 4 étoiles pour avoir pris part au coup d’Etat raté du 1er avril 1989 contre le régime de Hissein Habré. Il dit avoir été emprisonné par la DDS avec le défunt Ibrahim Mahamat Itno. De ce fait, il réclame le grade de Général de corps d’armée pour lui-même et pour les autres officiers lésés.
En effet, dans une vidéo publiée ce 13 septembre par un média en ligne, Monsieur Mayandé qui prend part aux assises du Dialogue national inclusif et souverain, n’a pas trouvé mieux que de plaider son sort et celui de ses compagnons qui ont été lésés pendant le règne du Mps pour lequel ils ont consenti des lourds sacrifices au prix de leur vie.
Je suis totalement d’avis avec lui, sauf que je ne sais pas encore quels sont ces officiers dont il fait allusion. Ne seraient-ils pas des personnes appartenant à une aile du Mps, celle du Mouvement du 1er avril qui, depuis la conquête du pouvoir par le Mps a effacé les autres ailes sur l’échiquier national ? Rien n’est impossible !!!
Toutefois, je réagis en tant que membre fondateur du Mouvement pour le salut national du Tchad (Mosanat), le tout premier mouvement politico-militaire que le Mouvement du 1er avril a trouvé sur le terrain en 1989. A la demande du Feu Maréchal, alors Colonel Idriss Déby Itno, le Mosanat a coalisé ses éléments (entre temps plus nombreux) avec les éléments du Mouvement du 1er avril. Pour être sincère et honnête, le Mosanat constituait la charnière du Mps créé le 11 mars 1990. Des baroudeurs dont je ne veux citer les noms ici pour éviter de heurter la sensibilité de leurs proches, étaient comptés dans les rangs du Mosanat. Tout le monde le sait, même si l’on a déformé l’histoire.
A la conquête du pouvoir par le Mps, nous sommes tous rentrés “sans or ni argent”. Les années qui se sont écoulées ont permis de faire une différence nette entre nous les compagnons d’hier. Il y a d’un côté une classe d’aisés plus nantis disposant de tout et de l’autre côté, les laissés pour compte qui sont, pour la plupart, les éléments du Mps appartenant au Mosanat. Quant à nos compagnons du Mrp/Fat, leur situation est quand même acceptable, sur presque tous les plans. Si on argue du fait que nous étions tous égaux devant la mort et que nous avions partagé les mêmes peines il y a une trentaine d’années, combien d’officiers généraux, le Mosanat compte-t-il parmi ses éléments aujourd’hui ? Sans risque de me tromper, on peut les compter sur les bouts des doigts, vivants ou morts.
Pour avoir été membre du Bunaco (Bureau politique national du Mosanat), je puis affirmer que le Mps a bénéficié du reliquat matériel et financier du Mosanat pour mener la lutte jusqu’à la victoire du 1er décembre 1990. Cependant, je ne sous-estime pas le soutien moral et matériel dont ont fait montre les populations du Soudan en général et celles du Darfour en particulier, notamment celles d’Elfachir.
Aujourd’hui, c’est parce que j’ai sur la conscience tous ceux qui ont épousé le sens du combat qu’a mené le Mosanat et qui ne sont plus de ce monde, leurs veuves et orphelins et même ceux qui sont encore vivants et qui croupissent dans la misère à qui je ne peux rendre visite ou que je peux regarder dans les yeux sans gène, parce qu’étant moi-même dans une situation d’incapable.
Monsieur Mayandé serait-il fondé ? Le cas échéant, j’en profite pour attirer l’attention du Pcmt qui est bondé des revendications, d’être juste et équitable s’il devait réserver une suite favorable à sa requête car nous sommes nombreux du côté Mosanat à attendre nous aussi nos étoiles … nos 4 étoiles.
Abakar Waya, l’un des membres fondateurs du Mps.
Ndlr : Comme vous le constatez, ce n’est pas l’intérêt général qui prime au Dnis. Beaucoup y sont allés pour leurs propres intérêts à l’instar de ce militant du Mps qui revendique le grade de général. Comment voulez-vous que le Tchad évolue ?