La judokate Nélymta Kouguer est, depuis trois ans, entraineure nationale adjointe des Sao version judo et arbitre continental niveau B. Son histoire avec le judo remonte à sa tendre enfance. Retour sur le parcours d’une sportive de référence qui contribue au développement de la discipline.
Bien en jambe avec ses 84 kg et une taille légèrement en dessous de la moyenne, Nelymta Kouguer respire de la vigueur. Très attentionnée à tout ce qui l’entoure, elle distille autour d’elle la bonne humeur. Elle commence le judo à l’âge de huit ans, lorsque ses parents déménagent du quartier Kabalaye à Moursal, dans le 6ème arrondissement. Dans leur nouvel environnement, les bagarres rangées entre voisins sont légions. Ce qui préoccupe leur papa qui, un jour, leur dit : “Je ne serai pas là tout le temps pour vous défendre, donc apprenez à vous défendre”. Il décide par la suite de les inscrire dans des clubs d’arts martiaux. “Mes deux sœurs, mes deux cousines et moi avions choisi d’aller au judo tandis qu’une de mes sœurs a choisi de pratiquer le karaté avec les garçons de la maison”, se souvient-elle.
Avec le temps, du judo enfant au niveau adulte, elle participe aux différentes compétitions interclubs. Une pratique qu’elle cumule avec ses études, jusqu’à l’obtention de son Bts en électricité, en 1999, année où elle porte la ceinture marron. Par la suite, pendant deux ans, elle s’occupe à faire, par-ci par par-là, de petits boulots. Ses parents décident de l’envoyer étudier à Ngaoundéré, au Cameroun. Pendant cinq années, elle y séjourne pour finaliser ses études avant de regagner le bercail.
En 2013, elle reprend le judo. Mais il n’est pas évident de retrouver les réflexes et automatismes. Finalement, elle réalise qu’il sera difficile de participer aux compétitions, vu que les jeunes, arrivés après elle, ont beaucoup avancé et évolué. Me Abakar Djermah lui propose une reconversion dans le domaine de la formation des arbitres féminins. Elle saisit l’opportunité de se faire former pour le grade d’arbitre continental C, lors des compétitions Tv Ndjam, organisées ici à N’Djaména. Deux ans après, elle atterrit à Yaoundé (Cameroun) afin de composer l’examen de passage au grade d’arbitre B. “Aujourd’hui, je suis arbitre de judo de niveau africain. Je peux officier les compétitions en Afrique”, dit-elle fièrement.
En tant qu’entraineure nationale adjointe, elle a effectué plusieurs sorties avec l’équipe nationale. Notamment au Cameroun, au Sénégal et la dernière en date, en Afrique du sud, en 2019. Le plus difficile dans le métier d’entraineur, reconnait-elle, c’est de le concilier avec un autre métier. Après ses études en électrotechnique et électronique, à défaut d’intégration à la fonction publique, bien que ses dossiers soient déposés depuis des années, elle enseigne les maths dans les collèges privés. “J’enseignais au collège Saint-François Xavier, mais à cause des compétitions qui font que je voyage souvent, l’établissement a dit qu’on ne peut pas me confier des classes à cause des absences qui risquent de pénaliser les élèves dans leur programme scolaire”. Elle tente toujours de postuler dans d’autres établissements, en quête d’heures de vacation.
Maitre Nelymta Kouguer qui se réclame enfant du regretté Me Dalou Ladar, dit que le milieu lui signifie qu’elle est plutôt petit-enfant. Elle reste reconnaissante à ceux-là qui l’ont encadrée pour arriver à ce stade. Notamment Abakar Mbairo, Ouaidou le Sg actuel de la fédération, Me Abakar Djermah, l’actuel président du COST, feu Mamadou Jean-Marc Bolinouba et Me Palou. Maitre Nelymta Kouguer est ceinture noire 2e dan, en attendant la délivrance de l’attestation qui lui confère le grade.
RM