Mounira Mitchala, Les africains doivent aussi dépendre d’eux-mêmes

Mounira Mitchala: Les africains doivent aussi dépendre d’eux-mêmes

La lauréate des prix Découverts Rfi 2017, Mounira Mitchala sur fond de la Covid-19, a expérimenté son concert sans public le mercredi 24 juin à l’Ift, pour le site de l’institution, dédié aux concerts live pendant cette pandémie. Covid-19 oblige avec ses mesures de prévention, l’artiste parle de son ressenti après cette expérience.

  Quel effet cela te fait de te produire en spectacle sans public?

Comme c’est la première fois, ce n’est pas toujours facile. Sortir et ne pas entendre la foule, jouer et ne pas l’entendre chanter avec nous, pour un artiste, il manquera toujours quelque chose. Mais cela a été une belle expérience pour moi et mon équipe. Après tout, j’apprends toujours. J’ai joué et parlé avec mon public qui est bien installé chez lui, à travers la caméra. Covid-19 oblige pour notre sécurité, nous devons le faire sans nous empêcher de continuer à vivre. Chapeau pour l’Ift qui a initié ce web concert qui permet aux musiciens de jouer, malgré la situation actuelle.

Comment le concert s’est passé?

C’est un concert web qui a duré 45 mn et nous étions 7 en tout sur scène. Nous avons joué 9 chansons dont une contre la Covid-19, deux sur le thème de la paix car en ce moment nous en avons besoin et les six autres parlent de la femme, en ces temps de la Covid-19. Que ce soit au Tchad ou ailleurs, elles subissent des violences conjugales. C’est ma façon d’avoir une pensée pour elle. J’ai composé une chanson pour remercier le corps soignants du Tchad, d’Afrique et du monde, qui se bat nuit et jour pour soigner les malades de la Covid-19, et également pour encourager toutes les personnes touchées par la maladie et discriminées par leurs proches. Contrairement aux autres chansons de la liste, cette chanson a été écrite par monsieur Loïc Surterre. Ces derniers temps, je fais beaucoup de collaboration, à l’exemple de celle réalisée avec le collectif des musiciennes tchadiennes, sur le projet au nom de l’art de Maoundoé Celestin, des featurings avec les différents artistes de la production Maquiz Art, Placid Ayreh, Asla Dha, …

Que faut-il retenir de cette pandémie à la Covid-19?

Il faut que le monde prenne conscience de sa gravité. En l’espace de six mois, le monde entier est touché, tout est bouleversé et c’est comme si le temps s’est arrêté. Tous nos projets sont annulés ou reportés. On ne peut pas rendre visite à nos familles et nos visages sont à moitié cachés. Nous devons changer certaines de nos habitudes et penser aux générations futures. Les africains doivent aussi dépendre d’eux-mêmes et fabriquer leurs médicaments ici, en Afrique.

Roy Moussa