« Le cancer de sein, parlons-en » est le thème retenu pour l’édition 2022 du mois d’octobre dédié à la lutte contre le cancer.
Les activités ont été lancées le 1er octobre par le ministre d’Etat chargé de la réconciliation nationale Acheik Ibn Oumar représentant le Premier ministre.
Plusieurs activités prévues se dérouleront tout le long du mois d’octobre et prendront fin le 29 par une grande marche dont l’itinéraire sera rendu public. Public ciblé par les activités de sensibilisation : gendarmes, policiers, étudiants, artistes, vendeuses de poissons.
Pour Acheik Ibn Oumar, le cancer de sein est considéré comme une fatalité. Il annonce qu’un plan national est élaboré pour 5 ans, arrimé aux plans multisectoriels. Le ministre conseille de promouvoir le dépistage précoce.
Le président de la Ligue tchadienne de la lutte contre le cancer (Ltcc) Dr Manikassé Palouma a revisité la création de la Ltcc en 2018, tout en saluant les 4 Organisations de la société civile (Osc) qui étaient à l’origine de la création de la Ltcc. Il a relevé que le cancer de sein est un problème de santé publique. Mais sa lutte se heurte à de nombreux obstacles entre autres, l’insuffisance de sensibilisation de la population, la difficulté de mise en œuvre des programmes et politiques de lutte faute de ressources, l’inexistence d’infrastructures médicales, la rareté du personnel qualifié, les coûts élevés des thérapies anticancéreuses. « L’amélioration des résultats découle d’une détection précoce suivie d’un traitement efficace reposant sur l’association de la chirurgie, de la radiothérapie et de traitements médicamenteux. Ces améliorations restent à reproduire dans les pays à revenu faible et intermédiaire », oriente Dr Manikassé. Il a lancé un appel au gouvernement et à ses partenaires de conjuguer leurs efforts pour la construction du centre de prise en charge des victimes de cancer qui ne savent à quel saint se vouer.
La prévention reste de mise
Le ministre en charge de la santé publique Abdelmadjid Salim, reconnaît qu’au Tchad, le cancer de sein occupe la 2ème position en termes de fréquence après celui de la prostate. Pour lui, c’est un véritable fléau dont on ne voit que la partie visible de l’iceberg, puisque la surveillance grâce au registre du cancer ne couvre pas la totalité pas du pays. La lutte contre le cancer reste un véritable défi pour la santé de la population en général, mais particulièrement les femmes qui sont durement frappées par le cancer de sein et du col de l’utérus qui en meurent chaque année. « Le combat que nous menons doit passer par la prévention, d’où l’intérêt du dépistage précoce », précise le ministre. Il ajoute qu’en ce qui concerne la prévention et le diagnostic précoce du cancer de sein, il exhorte les femmes âgées de 25 ans à se faire palper par un professionnel de santé une fois par an. Au-delà de 50 ans, une mammographie tous les 2 ans est nécessaire. « Si ces gestes simples sont suivis régulièrement et rigoureusement, l’on peut surprendre le cancer de sein à ses débuts et le traiter efficacement. C’est principalement l’objectif d’Octobre Rose », soutient le ministre. Puis, il annonce sur une note d’espoir, la création bientôt d’un centre national de cancérologie. Ce qui passe par la formation d’un personnel qualifié. Il faut agir dans un sens de synergie d’ensemble et de complémentarité, puisque la meilleure arme de lutte contre le cancer demeure la communication, la sensibilisation et l’autopalpation.
Le représentant résident de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) relève à son tour que des avancées notables dans la lutte contre le cancer de sein au Tchad. « La mise sur pied d’un programme national de lutte contre le cancer, la mise à disposition d’un registre de cancer depuis 2021 et le fait que des Osc accompagnent la lutte et la création bientôt d’un centre de prise en charge sont autant d’avancées qu’il faut saluer », conclut-il.
Roy Moussa