Quid de la malnutrition aiguë

D’après l’analyse Ipc (Integrated food security phase classification) intitulée: “Persistance d’une situation nutritionnelle sérieuse à critique en 2020” qui couvre la période d’août  2019 à mai 2020, au total, 6 provinces et 27 départements sont dans “une situation nutritionnelle Sérieuse (Ipc phase 3) à Critique (Ipc phase 4)”. Il est estimé que plus de 1,8 million d’enfants de 6 à 59 mois souffriront de malnutrition aiguë durant l’année 2020. Cette mauvaise situation nutritionnelle s’explique entre autres par la mauvaise qualité de l’apport alimentaire: faible diversité alimentaire, régime alimentaire minimum acceptable inadéquate, faible fréquence minimum des repas. A cette explication, s’ajoute l’augmentation de la morbidité due à la diarrhée, au paludisme, aux infections respiratoires aiguës, anémie et rougeole, une faible couverture d’accès à l’eau potable et des conditions d’hygiène inadéquates, l’insécurité alimentaire aiguë et les conflits intercommunautaires. Le document précise que sur les 11 provinces analysées à l’échelle provinciale, 4 provinces à savoir Kanem, Ennedi-Ouest, Tibesti et Barh-El-Gazel sont classées en situation Critique (Ipc phase 4) et 3 provinces: Wadi-Fira, Hadjer-Lamis et N’Djaména en situation Sérieuse (Ipc phase 3). L’analyse relève par ailleurs que les provinces du Sud sont en situation d’Alerte (Ipc phase 2) notamment le Logone oriental, le Mandoul, Mayo-Kebbi ouest, Moyen-Chari et la Tandjilé. Il faut remarquer que même la capitale N’Djaména n’est pas épargnée par la malnutrition aiguë et a été classée en situation Sérieuse. C’est dire que l’année 2020 représente celle de tous les dangers pour le Tchad.

Compte tenu de cette situation préoccupante, le document recommande d’encourager les initiatives en faveur de la Sécurité alimentaire, nutritionnelle et de l’agriculture durable (Sanad) et de rehausser le taux d’accès à l’eau potable et au service d’assainissement.

L’analyse Ipc est rendue publique avec l’appui des partenaires comme le Programme alimentaire mondial, la Croix rouge française, Action contre la faim, le Fonds des Nations unies pour l’enfance avec la collaboration du gouvernement tchadien et le Cilss (Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel).

TD