Célébrée chaque année le 5 octobre, la commémoration de la Journée mondiale des enseignants (Jme), édition 2020, s’est déroulée au Tchad dans un concert de revendications socioéconomiques.
C’est par l’hymne des enseignants du Syndicat des enseignants du Tchad (Set) : “l’enseignant a tout donné” que la cérémonie s’est ouverte au centre Al-Mouna de N’Djaména. “Enseignants : Mener en temps de crise, repenser l’avenir”, c’est sous ce thème que les activités commémoratives ont été menées. Ce thème soulève un débat sur les aptitudes et les compétences que les enseignants doivent adopter afin de répondre aux nouveaux défis de la pandémie de Covid-19. Cette journée est une occasion pour toute la communauté éducative de valoriser la profession d’enseignant et sensibiliser à l’importance et au rôle des enseignants dans le système éducatif tout en examinant la qualité du travail des formateurs dans le monde.
La particularité de l’édition 2020 se trouve dans le fait qu’elle est commémorée ensemble avec la Plateforme des syndicats du secteur de l’Education (Psset), composée du Syndicat libre des enseignants du Tchad (Slet), du Syndicat des agents de l’administration générale du Tchad, de la Fédération des enseignants du Tchad, du Syndicat national des professionnels de l’éducation du Tchad et du Syndicat national des formateurs des métiers.
Au cours de la cérémonie, le secrétaire général du Syndicat des enseignants du Tchad pour la province de N’Djaména, Mbayana Laoukoura, demande à la commission actuelle chargée du recrutement des 20 000 diplômés à la Fonction publique de faire son travail sans discrimination. “Nous disons aussi qu’il faut redéfinir en priorité de nouveaux profils d’enseignants et surtout du personnel d’encadrement pour une éducation de qualité pour la renaissance de l’école tchadienne. Mais il faut recruter de la qualité car depuis plusieurs décennies, les recrutements sont basés sur le clientélisme, le népotisme et la géopolitique sans tenir compte du genre et de la qualité”, affirme-t-il.
Les militants et militantes de la Plateforme des syndicats du secteur de l’éducation, sur la liste de leurs recommandations, exigent entre autres, le versement des primes de risques à tout le personnel de l’éducation ; l’application intégrale du reste des points contenus dans l’accord du 9 janvier 2020, notamment le paiement des frais de transport de des deux années 2016 et 2019 ; le paiement des effets financiers des avancements et reclassements à compter de janvier prochain ; la construction et l’équipement des salles de classes dans les écoles, collèges, lycées et universités ; l’implication des syndicats du secteur de l’éducation dans le recrutement des 20 000 diplômés à la Fonction publique ; le paiement des allocations des congés des retraités, les primes de départ à la retraire ; le paiement mensuel de la pension par virement bancaire ; l’octroi des indemnités et des frais de documentation aux enseignants et le versement des primes de suggestion aux chefs de divisions et responsables du secteur de l’éducation, etc.
Les syndicats du secteur de l’éducation, en tant que partenaires du gouvernement, présentent tous les 5 octobre les difficultés qui entravent le bon fonctionnement du système éducatif tchadien tout en proposant les voies de sortie.
Organisée chaque année par l’Unesco et l’Internationale de l’éducation depuis 1994, la Jme commémore la signature de la recommandation concernant la condition du personnel enseignant, signée le 5 octobre 1966 par l’Unesco et l’Organisation internationale de travail (Oit) ainsi que, depuis plusieurs années, la signature de la recommandation concernant la condition du personnel enseignant de l’enseignement supérieur, signée le 11 novembre 1997.
Boré Wassa et Elodie YV, stagiaires