Une cérémonie de signature d’un Protocole d’Accord relative à la mise en œuvre de la phase 3 du Projet “Soutien au développement des filières arachide, sésame et karité au Tchad” (Sodefika) entre le Gouvernement tchadien et la Confédération suisse, a eu lieu ce mardi 20 février 2024.
Le protocole d’accord est signé par le ministre de l’économie, du plan et de la coopération internationale, Mahamat Assouyouti Abakar pour la partie tchadienne, et le directeur de Coopération suisse au Tchad, Dr Peter Bieler, représentant le département fédéral des Affaires étrangères, agissant par la Direction du développement et de la coopération (Ddc) de la Confédération suisse. C’est en présence du ministre de la Production et de la transformation agricole, Keda Balla à qui le ministre de l’économie a remis le protocole signé. Le protocole concerne les trois zones d’intervention du projet que sont les provinces du Moyen-Chari, du Mandoul et du Logone oriental. Pour la réalisation de cette troisième phase du projet (2023-2027), la Suisse octroie une contribution financière d’un montant de 8 150 000 CHF, soit environ 5,4 milliards de francs CFA.
Aller vers une approche des systèmes de marché
Dr Peter Bieler a annoncé le changement d’approche dans cette 3e phase, pour mettre le secteur privé au centre des activités. Il a expliqué que partant de la demande d’un produit transformé, nettoyé et bien emballé, le projet vise à renforcer les capacités des acteurs intervenant dans les chaînes de valeur des filières arachide, sésame et karité. “Nous ne ciblons pas seulement les coopératives de producteurs, mais surtout les transformateurs, les transporteurs, les vendeurs d’équipements et d’emballages, etc. A travers une approche des systèmes de marché, nous espérons ainsi travailler avec des entreprises qui transforment en connaissant la demande”, pour illustrer la visualisation d’une vidéo démonstrative, projetée à l’entame de la cérémonie. Cette phase ciblera les exploitations familiales dans les trois filières, et vise l’amélioration des revenus de 120 000 personnes parmi lesquelles au moins 60% de femmes (soit 70 000 femmes) et 100 opérateurs économiques. Avec un effet induit au-delà des trois provinces prioritaires, grâce au renforcement des capacités des services d’appuis et de tous les acteurs des trois filières. La valorisation des cultures de rente comme l’arachide, le sésame, et le karité, a-t-il ajouté, a le potentiel de rendre les entreprises plus viables et plus rentables, leur permettant ainsi d’offrir de nouvelles opportunités économiques aux populations rurales, en particulier les femmes et les jeunes. Le ministre de la Production et de la transformation agricole, Keda Balla, a renchéri que cette 3e phase va consolider tous les résultats des deux premières phases, qui vise à stimuler le secteur privé dans le but d’augmenter et de sécuriser durablement les revenus des exploitations familiales. Mahamat Assouyouti Abakar, le ministre en charge de l’économie a, quant à lui, relever que “ce moment marque un jalon significatif dans notre quête collective d’un développement agricole durable et inclusif au Tchad”. Il a souligné par la suite l’importance de la collaboration entre tous les acteurs impliqués. La réussite de ce projet, a-t-il précisé, repose sur la capacité collective à travailler main dans la main : gouvernement, partenaires de développement, partenaires de mise en œuvre, Caritas suisse, secteur privé, et bien sûr les communautés elles-mêmes.
Deux phases exécutées avec des résultats probants
Pour rappel, les deux premières phases du programme ont été mises en œuvre en 2015-2019 et 2019-2023. Le Projet Sodefika est piloté conjointement par le ministère de la Production et de la transformation agricole et le Bureau de la coopération suisse. Il s’inscrit dans les orientations du Plan national de développement (Pnd) et est coordonné avec les interventions des autres bailleurs intervenant dans le domaine de l’Agriculture. Il est exécuté par Caritas suisse.
Sur le terrain, la Coopération suisse au Tchad contribue à l’amélioration de la sécurité alimentaire, à la gestion de l’eau et des ressources naturelles, au développement économique, mais également aux services sociaux de base (santé et éducation de base), et à la gouvernance. Pour un montant annuel d’environ 16 milliards de francs CFA.
Roy Moussa