Situation et défis de la vaccination au Tchad

Tel est le thème du café presse organisé le 31 mars dernier, à la Maison des médias du Tchad, à l’intention des journalistes points focaux de l’Unicef, dans le cadre du partenariat Unicef et le ministère de la Communication, en consortium avec la maison des media et l’Union des journalistes tchadiens (Ujt).

L’objectif du café est de cerner le rôle des médias dans la promotion de la vaccination et la gestion des rumeurs liées à la vaccination. Ce qui a permis aux journalistes d’avoir une bonne connaissance et compréhension des vaccins disponibles au Tchad ; des connaissances accrues de la situation, des stratégies et des défis en matière de vaccination au Tchad.

Deux présentations ont été faites à cet effet. Celle du Dr Abdelsadick Hidjab Abdoulaye, directeur adjoint du Programme élargi de la vaccination (Pev) sur le thème: La vaccination : un moyen efficace de protéger contre les maladies (Qu’est-ce qu’un vaccin ? situation de la vaccination, stratégies développées au Tchad, défis et moyens de les surmonter). Il s’est appesanti sur la brève historique du vaccin, la situation de la vaccination au Tchad notamment les vaccins utilisés au Tchad, le calendrier vaccinal des enfants de 0 à 23 mois, celui des femmes de 14 à 49 ans, la période d’administration, la situation actuelle, le tableau comparatif de la couverture vaccinale des principaux antigènes de janvier à décembre 2021 et 2022, les performances de la vaccination contre la Covid-19 du 4 juin 2021 au 31 décembre 2022, les stratégies, les défis et mesures de mitigation.

La 2ème présentation a eu pour thème le rôle de l’Unicef dans la vaccination au niveau global et national (Appui technique, plaidoyer pour la vaccination, approvisionnement en chaîne de froid, communication, solutions aux défis, redevabilité. Il a été présenté par Dr Victor Ngongalah, chef de la section Santé et nutrition de l’Unicef. Son exposé a porté sur la vaccination et le mandat de l’Unicef, l’appui de l’Unicef au gouvernement du Tchad ; que faut-il pour qu’un enfant soit vacciné ; la communication envers les communautés ; que faire pour améliorer la couverture vaccinale au Tchad ; et le rôle de la presse.

 

Le moyen le plus efficace de se protéger

Les vaccins sauvent deux à trois millions de vies chaque année, selon l’Unicef. La vaccination est le moyen le plus efficace pour se protéger et protéger les communautés. Les vaccins sont des produits généralement administrés durant l’enfance, afin de protéger des maladies graves et souvent mortelles. Ils aident le système immunitaire à lutter plus efficacement contre les infections en activant la réponse immunitaire à des maladies spécifiques. Ainsi, si le corps est de nouveau infecté par cette maladie ou par ce virus, le système immunitaire saura déjà comment le combattre. Les vaccins protègent l’enfant des maladies graves, tels la poliomyélite, qui peut provoquer une paralysie, la rougeole, qui peut entraîner un œdème cérébral et la cécité, et le tétanos, qui peut provoquer des spasmes musculaires et une difficulté à s’alimenter et à respirer, en particulier chez les nouveau-nés.

 

Des progrès observés

Au Tchad, la vaccination a permis d’enregistrer des succès qui ont abouti à l’élimination du Poliovirus sauvage en 2016, du Tétanos néonatal en 2019 et l’absence d’épidémies à méningocoque A depuis les campagnes de vaccination de masse avec ce vaccin en 2012 et son introduction dans le Programme élargi de vaccination de routine en 2017. Cependant, les couvertures vaccinales, malgré de légers progrès entre 2017 et 2021, sont encore faibles pour protéger efficacement contre les épidémies, ce qui a comme corollaire la persistance des épidémies de rougeole et la résurgence du PVDV2. En effet, selon les estimations MOS/UNICEF (WUENIC) de 2017 à 2021 on a enregistré les progrès de couverture de Penta 1 de 55% à 73% ; Penta 3 de 41% à 58% ; VAR de 37% à 55%

Le Tchad n’a pas été épargné par la pandémie de Covid-19 qui évolue depuis le 19 mars 2020 avec 7,622 cas cumulés et 194 décès et la vaccination en cours a une couverture de 20%. Par ailleurs, on note des taux élevés de mortalités néonatale (34‰ NV), infantile (79‰ NV) et infanto-juvénile (122‰ NV)

                                       Roy Moussa