Le président du parti Mouvement national pour le changement au Tchad (Mnct), Mahamat Lazina, a animé une conférence de presse le 13 janvier au siège de son parti à Amtoukougne. Les échanges d’avec les journalistes ont porté sur le dialogue national en cours et le meeting de sa formation politique prévu le 22 janvier 2022.
“Nous demandons à nos frères égarés de revenir sur le droit chemin”, appelle le président du Mnct. Il n’y a pas longtemps, Mahamat Lazina traitait d’illégale la junte au pouvoir. Ministre en ce moment dans le gouvernement de transition, il ne cache plus sa satisfaction quant à son nouveau rôle dans la transition.
Dans ses propos liminaires, le président du Mouvement national pour le changement du Tchad justifie l’organisation de sa conférence de presse par l’annonce de la participation de son parti au dialogue national inclusif en cours. Pour lui, son parti entend contribuer, de quelque manière que ce soit, à la construction du Tchad. C’est pourquoi il appelle tous ses militants, sympathisants et tous les fils et filles du Tchad à participer au meeting en faveur du dialogue national inclusif qu’il organise d’ici le 22 janvier. “Notre pays le Tchad s’organise depuis quelques temps pour aller au dialogue national inclusif. C’est une occasion pour rechercher les voies et moyens afin de ramener la paix, la stabilité, la justice sociale, l’égalité citoyenne, la quiétude, la cohabitation pacifique et la cohésion sociale pour le développement de notre pays. A ce dialogue, toutes les questions seront débattues. Lorsque nous constaterons un égarement, nous le dénoncerons”, prévient le président du Mnct.
Pour lui, tout politicien qui n’aime pas le dialogue doit quitter la politique. Il estime que le dialogue qui aura lieu le 15 février prochain est une occasion en or, car, dit-il, les questions de paix et de développement du Tchad sont une affaire qui concerne tout le monde. C’est pourquoi, il n’est pas question de laisser un groupe de personnes décider du devenir du pays sans pour autant apporter une solution définitive aux maux qui le minent depuis plusieurs décennies et l’empêchent de se développer comme les autres pays alors que le Tchad dispose des moyens conséquents.“Que ce soit les partis politiques ou les politico-militaires, c’est sauf quelqu’un qui n’a pas envie de participer au dialogue qui exige des préalables. Alors que la main est tendue, tous les tchadiens doivent saisir cette occasion pour contribuer à la réussite du dialogue”, ajoute-t-il.
“Le dialogue a réconcilié les Rwandais. Personne ne pouvait imaginer qu’après le génocide, le peuple rwandais sortirait tête haute en faisant table rase sur tous les points de divergence et s’unir pour le développement de leur pays. J’ai été fasciné de voir les réalisations du Rwanda. Je souhaite que les tchadiens s’ouvrent les uns envers les autres pour que notre pays devienne également un modèle”, sollicite Mahamat Lazina.
Le président du Mnct ne trouve rien d’anormal au timing de la transition. Selon lui, si seulement les choses s’étaient passées comme beaucoup l’ont revendiqué pour que la transition s’arrête à 45 jours, c’est le Mouvement patriotique du salut (Mps) qui allait prendre le pouvoir alors que les tchadiens veulent un changement à la tête de l’État. “Les 18 mois de transition sont une chance pour les partis politiques de s’organiser. Nous devons en tant que partis, nous unir pour regarder vers la même direction et changer les choses”, exhorte-t-il les chefs de partis et interpelle ceux qui gèrent la rue de regagner le droit chemin “puisqu’ils savent que nous autres avions fait le bon choix”.
En ce qui concerne son meeting du 22 janvier 2022, le président du Mnct pense que son but ultime n’est pas de faire une démonstration de force, comme l’ont fait les Transformateurs qu’il félicite au passage. “Ce n’est ni une imitation, ni une volonté de faire une démonstration de force, mais nous voulons juste appeler nos militants, sympathisants et tous les fils et filles du Tchad à prôner la paix et se mobiliser à participer au dialogue national”, poursuit-il. Mahamat Lazina reconnaît toutefois que Masra Succès a frappé le tam-tam, mais il ne peut pas empêcher les gens de danser, parle-t-il en parabole. Il projette qu’à son meeting, il y aura toutes les couches sociales et plus précisément, les femmes rurales.
Bien beau d’inviter les tchadiens à aller au dialogue. Mais l’on ne doit pas oublier que Déby et ses laudateurs l’ont déjà fait par deux fois : et que ce sont des fora qui ont servi des intérêts égoïstes.
Minnamou Djobsou Ezéchiel