Trimestre noir pour les femmes et les filles au Tchad

Pour commémorer le mois de mars dédié à la femme, la Ligue tchadienne des droits des femmes (Ltdf) a présenté un bilan sombre de la situation que vivent les femmes et filles tchadiennes, durant le 1er trimestre de l’année 2025.

83 cas de violences intrafamiliales et autres formes de violences basées sur le genre ont été documentés par la Ltdf. Ils sont répartis comme suit : 20 cas de féminicides (des vies des filles ou des femmes brutalement arrachées, souvent dans un contexte d’impunité) ; 15 cas de viol (des actes de violence sexuelle qui laissent des séquelles physiques et psychologiques profondes) ; 18 cas de violences conjugales (des femmes battues, humiliées et privées de leur dignité au sein de leur propre foyer) ; 12 cas de harcèlement sexuel (des situations qui entravent l’épanouissement professionnel et personnel des femmes) ; 2 cas de déni de ressources (des femmes privées d’accès à des ressources essentielles pour leur survie et celle de leurs enfants) ; 10 cas de violences psychologiques (des souffrances invisibles, mais dévastatrices) ; 6 cas de mariages forcés, dont 3 cas de mariages précoces (des jeunes filles arrachées à leur enfance et privées de leur avenir).

Selon la Ltdf, si ces chiffres semblent inquiétants, elles ne représentent qu’une fraction de la réalité, car de nombreux cas ne sont pas signalés en raison de la peur, de la stigmatisation ou du manque de structures d’accueil et de soutien adaptés.

En 2024, plus de 8 000 cas de Violences basées sur le genre (Vbg) ont été recensés au Tchad selon le ministère de la Femme, et même si l’Ordonnance 003 portant prévention et répression des violences à l’égard des femmes et des filles en République du Tchad, a été rendue publique le 21 janvier 2025, cela n’a pas empêché d’enregistrer des cas de violence et tuerie. Si des progrès ont été enregistrés selon la ligue, grâce à l’appui juridique d’une association pour la promotion des droits de l’homme, beaucoup reste à faire face à l’ampleur du phénomène.

 

Des recommandations émises

Face à cette situation, la ligue revendique et recommande au gouvernement : le renforcement des lois et politiques de protection des femmes ; l’amélioration de l’accès à la justice pour les survivantes ; la sensibilisation et l’éducation ; le renforcement des structures d’accueil et de soutien : de lutter contre l’impunité ; l’appui aux organisations de défense des droits des femmes.

La responsable juridique de la Ltdf, Ménodji Trésor, rappelle que son organisation réitère son engagement à continuer de lutter pour les droits des femmes et à accompagner les survivantes des violences. “Nous exhortons les autorités à prendre des mesures urgentes pour prévenir ces violences, protéger les victimes et punir les auteurs”.

Modeh Boy Tresor