Le programme des Nations-unies pour le développement (Pnud) et le ministère de l’Industrie et du commerce organisent du 27 au 29 décembre 2022, un atelier de formation de femmes commerçantes du secteur informel à Koundoul, non loin de N’Djaména.
Placée sous le thème “vers le commerce formel”, la formation vise à conscientiser 40 femmes et filles commerçantes exerçant dans l’informel à aller vers le formel afin de bénéficier aussi des avantages de leurs activités.
Pour l’économiste principal du Pnud, Mamadou Bobo Sow, cette formation présente un double enjeu d’abord de contribuer à l’autonomisation économique des braves commerçantes du secteur informel, en leur apportant des connaissances et des outils utiles au développement de leurs activités. Et, comme établi par différentes études, les femmes sont au cœur des activités du secteur informel. Celles-ci contribuent à plus de 60% aux économies africaines au sud du Sahara. Elles demeurent le principal pourvoyeur d’emplois et de revenus aux populations. Mais en même temps, les entrepreneurs tchadiens en général et les femmes entrepreneuses ou opératrices du secteur informel en particulier, font face à de multiples obstacles et défis dont le faible niveau de formation, qui limite l’éclosion de leurs activités économiques. A travers la présente formation, bien au-delà de l’autonomisation des femmes commerçantes du secteur informel, il s’agit de contribuer à élargir les possibilités d’épanouissement économique et de réduction de la pauvreté. “Cette formation n’a nullement la vocation de vous initier à la vie économique ; vous êtes déjà des actrices bien accomplies qui ont fait leur preuve. Elle n’a non plus l’objectif de vous apporter des théories académiques mais les différents modules qui seront développés au cours de ces trois jours, permettront de vous sensibiliser sur les avantages et les inconvénients du commerce formel et de l’informel, renforcer vos capacités sur la tenue des comptes de vos activités ; vous outiller sur une base plus large à la gestion de la microentreprise incluant la recherche de financement et le développement de partenariat”, informe-t-il. Mamadou Bobo Sow a aussi signifié que cette formation cadre parfaitement avec les priorités de la stratégie nationale de l’entrepreneuriat féminin élaborée récemment par le gouvernement, sous le leadership du ministère du Commerce et de l’industrie, avec l’appui technique et financier du Pnud. Le diagnostic établi pour la formulation de cette stratégie a mis en évidence une multitude de contraintes de formation, le difficile accès aux financements et aux débouchés, sans oublier la charge familiale et les pesanteurs socio-culturelles.
En lançant cet atelier, Bando Dihoulné Tchoubobe, directrice de la promotion du secteur privé, représentante du secrétaire général du ministère du Commerce a relevé que le secteur informel est caractérisé par la production des biens et services avec pour objectif de générer des emplois et des revenus aux personnes directement concernées. Ces unités travaillent très souvent avec une organisation de travail peu efficiente, sans même qu’il soit statistiquement possible de faire ressortir la division entre les facteurs de production (travail, capital) et aussi faire ressortir l’excédent d’exploitation. Bien que l’informel participe au développement socio-économique du Tchad, il ne crée pas la richesse à son promoteur pour la simple raison qu’il ne peut pas saisir certaines opportunités. “L’analyse de la politique nationale genre, adoptée par décret 2035 de 2017, fait ressortir que dans le domaine commercial, on observe que les femmes se limitent essentiellement aux petits commerces peu rentables du secteur informel caractérisé par une croissante lente. Cela s’explique en partie par le fait qu’elles ont une base capitalistique plus réduite et manque de connaissances en gestion pour démarrer leurs activités et sont aussi moins susceptibles de bénéficier de capitaux d’investissement privés. Soucieux d’encourager et de pérenniser les initiatives féminines afin d’éradiquer la pauvreté et de booster la croissance économique de notre pays, l’État tchadien avec l’appui du Pnud a lancé l’élaboration de la stratégie nationale de l’entrepreneuriat féminin qui a été validée le 13 juillet 2022 et fera bientôt l’objet d’une adoption par le gouvernement”. C’est pourquoi, dit-elle, de la réussite de la mise en œuvre de cette stratégie, des actions concertées doivent être envisagées en vue d’aider les femmes à mieux s’insérer dans la vie active par le truchement de la formation orientée vers les secteurs porteurs visant l’auto-emploi et les activités génératrices de revenus.
Les résultats attendus durant cette formation sont globalement d’outiller les participantes à maîtriser les contenus pertinents des différents modules de formation en vue de leur permettre d’appréhender les enjeux de la formation d’entreprise et de dialogue avec les pouvoirs publics.
Modeh Boy Trésor