Vulgarisation et appui-conseil agricole

Le Projet de renforcement de la résilience climatique et de la productivité agricole durable (ProPad) a coorganisé avec l’Agence nationale d’appui au développement rural (Anader), un atelier de validation du rapport de la stratégie nationale de vulgarisation et d’appui-conseil agricole ce 24 mai au Musée national.

A la demande du ministère en charge de l’Agriculture et de l’Anader, le ProPad a souhaité mener une étude pour la définition d’une stratégie nationale de vulgarisation et d’appui-conseil agricole au Tchad. Ceci, dans le but d’améliorer la sécurité alimentaire et d’augmenter durablement la contribution du secteur agricole à l’économie nationale tchadienne qui s’appuiera sur trois piliers, institutionnel, technique et financier.

D’après l’équipe du ProPad, les missions de terrain pour l’élaboration de la nouvelle stratégie de vulgarisation et appui-conseil agricole ont débouché sur un diagnostic qui a permis d’identifier les principales contraintes rencontrées par les dispositifs de vulgarisation et de conseil-agricoles pour mener à bien les missions. Il s’agit des résultats suivants : une pluralité et diversité des dispositifs existants de conseil dont la coordination imparfaite sur le terrain entraîne une forte déperdition en moyens humains et financiers ; un faible ratio conseillers/producteurs et un manque de moyens du service public de l’Anader ; l’apparition de nouveaux besoins de conseil au-delà de la vulgarisation technique de base et une nécessité de diversifier les formes de conseil ; l’adéquation très imparfaite entre l’offre conseil et les besoins d’appui et de services avec notamment une faible disponibilité des intrants qui ne permet pas d’envisager des conditions de production satisfaisantes ; la dépendance vis-à-vis des financements extérieurs et l’absence de mécanismes durables de financement du conseil agricole ; une recherche agricole qui doit se renouveler pour s’adapter aux enjeux provoqués par les changements environnementaux et socio-économiques du contexte tchadien et trouver les voies du dialogue avec producteurs et conseillers.

Pour le secrétaire général du ministère de la Production et de la transformation agricole, l’adoption des technologies améliorées par les producteurs leur permettant d’augmenter les productions agricoles, passe nécessairement par une mise en place d’une stratégie nationale de vulgarisation adaptée aux systèmes de production dans les trois zones agroécologiques du Tchad. Malgré les mesures prises par l’État, pour rationaliser les services de vulgarisation ces dernières années, relève-t-il, le secteur agricole est confronté à plusieurs défis : “une faible capacité humaine et infrastructurelle, un faible taux d’accès aux technologies, une faible adoption des technologies améliorées et innovations durables, etc.”. Cependant, il espère que l’atelier permettra au gouvernement de disposer d’une stratégie nationale de vulgarisation et appui-conseil devant permettre aux producteurs d’accroître la production dont les retombés devront améliorer leurs conditions de vie.

Les missions de terrain ont eu lieu dans trois zones agroécologiques du pays, précisément dans les provinces du Moyen-Chari et du Mandoul pour la zone sahélienne, dans le Ouaddaï pour la zone sahélienne, et le Borkou pour la zone saharienne. Ces missions ont permis à l’équipe du ProPad de rencontrer un vaste panel d’acteurs (plus de 200 personnes) représentant les différentes parties prenantes du système de vulgarisation agricole tchadien.

Minnamou Djobsou Ezéchiel