Descente de terrain du Rfmps/T

Le Réseau des femmes des medias pour la protection sociale au Tchad (Rfmps/T), opère une descente de terrain dans les communes d’arrondissement, à l’effet de promouvoir la participation citoyenne à la gestion des affaires publiques.

Cette descente est organisée en journées d’échanges avec les exécutifs communaux, conseillers, cadres de concertation communal, les organisations de la société civile, notamment quelques associations des femmes et jeunes, au sein de chaque arrondissement de commune. Les 8, 9 et 14 février 2024, ce sont respectivement les 1er, 10e et  6e arrondissement, qui ont accueillis les membres du Rfmps/T, qu’accompagne la consultante madame Lobo Maurienne, animatrice desdites journées.

Faible participation citoyenne constatée

Madame Mamissou Mallet la maire du 6e arrondissement reconnait que la décentralisation est un processus de transfert progressif de pouvoirs de l’Etat central aux populations à la base, à travers des instances élues, dans les domaines des compétences donnés. C’est une option politique dit-elle, qui vise à désengorger le centre de décision qu’est l’Etat central, par un transfert de compétences à d’autres entités plus proche des populations. Une fois ces compétences transférées, elles seront gérées par des hommes et des femmes désignés par la population comme les élus locaux, et appelés à la conduite et à la gestion des affaires publiques locales. Malheureusement a-t-elle ajoutée, ‘’ l’on assiste de nos jours dans les grandes villes du pays, particulièrement à N’Djaména, à une participation insuffisante des citoyens à la gestion des affaires publiques, qui se traduit par le faible taux de recouvrement des impots et taxes et également une faible participation des citoyens aux espaces de concertation et des prises de décision ‘’. Dans la foulée, a-t-elle dit, les acteurs de développement à tous les niveaux ont le devoir de rendre compte, tout comme les populations ont le devoir de contribuer et  d’exiger des résultats. Malheureusement ajoute-t-elle encore ‘’ ce mécanisme peine à se mettre en place dans notre pays pour des raisons diverses, d’où l’importance des rencontres de ce genre, qui permet de décortiquer et d’analyser les maux qui gangrènent ce mécanisme de cogestion, afin d’en trouver des réponses justes et satisfaisantes ‘’ a-t-elle plaidé.

Contribution du Rfmps/T au processus

Il est reconnu que la mise en œuvre du développement local, offre l’opportunité aux citoyens de participer et d’influencer le processus de planification, d’exécution et du suivi des projets, en donnant son avis. A travers les échanges, le Rfmps/T entend amener justement les acteurs de développement de chaque commune, à mieux comprendre le rôle citoyen que chacun doit jouer dans sa commune. C’est pourquoi, le réseau a estimé nécessaire de créer ce cadre pluri acteurs, pour impulser une nouvelle dynamique aux communes. ‘’ La participation citoyenne est l’un des éléments centraux du bon fonctionnement de la démocratie. Car, à travers le dialogue entre tous les acteurs qui interagissent, les institutions nouent avec les communautés de base des relations fructueuses. Cette relation rehausse la qualité de vie à l’échelle locale parce qu’elle permet de prendre des décisions qi tendent à être plus durables et plus équitables ‘’ a justifié la coordinatrice du réseau madame Kossouahbé Lidia.

Le Rfmps/T veut amener les autorités à favoriser la participation citoyenne dans tous les processus de développement, à faire la promotion du budget participatif et de l’implication de tous les acteurs dans le processus budgétaire, pour plus de transparence, de redevabilité et inciter les citoyens à s’intéresser aux affaires publiques. Le développement local est une dynamique sociale qui requiert l’assentiment individuel et collectif des acteurs. Il détermine votre volonté de booster votre circonscription en vue d’améliorer vos conditions de vie. Pour un développement global, il faut que chaque supra cité agisse en fonction de ses responsabilités, a signifié aux participants, la coordonnatrice du réseau Kossouahbe  Lidia. Pour encourager cette participation conseille-t-elle, ‘’ il est important de vous équiper d’un outil de consultation citoyenne. Cela vous permet de proposer des informations sur les projets que vous entendez mettre en œuvre, de consulter vos citoyens sur leurs besoins et priorités mais aussi, de recueillir leurs propositions ‘’. Encourager la participation citoyenne est essentiel pour renforcer la communication et l’interaction avec les populations. Cela permet d’obtenir ainsi des résultats simples et exploitables en temps réel. Bref, le dialogue se verra renforcé et aidera à prendre une décision sur des sujets de controverse dans les politiques publiques, ou projets souhaités à mettre en œuvre. La participation citoyenne a-t-elle ajouté, est une pratique démocratique qui renforce le sentiment d’appartenance à une circonscription. ‘’Soyez donc laborieux et soutenez vos responsables dans les décisions jugées dignes et convenables à l’intérêt collectif. Ne vous lassez jamais de vous intéresser à la vie de votre commune. Mais, participez sans répit afin de la façonner conformément à vos attentes ‘’ a-t-elle encouragé les participants.

Plaidoyer pour un travail collaboratif

Le Rfmps/T exhorte les élus locaux de chaque commune à favoriser l’inclusion et à faire preuve de transparence, dans tout ce qui est entrepris au nom de la commune pour le bénéfice des populations. ‘’ Communiquez objectivement avec elles, tâchez de les informer de vos projets et surtout de recueillir leurs préoccupations, afin de mieux les servir ‘’. Aux organisations de la société civile ‘’ Assumez-vous dans vos responsabilités ; intéressez-vous de manière désintéressée à ce qui se passe dans votre commune en participant activement aux actions qu’elle mène, pas dans le but de recevoir en retour un bien matériel, mais plutôt de créer un cadre convivial pour tous ‘’, plaide le Rfmps/T. Pour rappel, ces journées d’échange initié par le Rjmps/T ont démarrées vers la fin de l’année 2023, avec des rencontres similaires dans les 7e, 9e, 3e, et 4e arrondissements des communes de la capitale.

Roy Moussa