Dans un point de presse tenu mardi 27 avril 2021 dans la salle des réunions de la radio Fm liberté, le secrétaire général des Droits de l’homme sans frontières (Dhsf), Me Djonkissam Kaloudi condamne la confiscation du pouvoir par les armes.
Droit de l’homme sans frontière avant tout regrette le décès du Maréchal Idriss Déby Itno le 20 avril 2021. Mais l’association s’insurge contre la confiscation du pouvoir par le Conseil militaire de transition (Cmt), puisque dans la logique, le droit revient au président de l’Assemblée de gérer ce temps de transition. “Au même moment où l’annonce du décès du président Déby passe partout sur les antennes nationales et internationales, un coup d’Etat orchestré par la junte dite conseil militaire de transition s’opère. Pourtant, la constitution donne droit au président de l’Assemblée nationale d’assurer ces rôles permettant d’organiser des élections dans un délai de 90 jours. Nous reculons encore de trente ans en arrière”, souligne le secrétaire de Dhsf, Me Djonkissam Kaloudi.
Le Dhsf déplore le refus du dialogue par le Cmt et la nomination hâtive du Premier ministre de transition. “Sans aucun dialogue ni concertation élargie avec les forces vives de la nation, le Cmt nomme un ancien Premier ministre comme le Premier ministre transition. Aujourd’hui, nous assistons à un théâtre par où les militaires tirent à bout portant sur les manifestants”, déplore-t-il.
Dhsf condamne cette prise de pouvoir par la force, qui est de l’avis de secrétaire général, un coup d’Etat. Me Djonkissam Kaloudi exhorte la junte militaire de la transition de remettre immédiatement le pouvoir à qui de droit. “Cette prise de pouvoir est un coup d’Etat. Les dirigeants militaires de cette transition doivent remettre immédiatement le pouvoir au président de l’Assemblée nationale pour conduire le Tchad à une nouvelle élection présidentielle dans un délai n’excédant pas 90 jours, conformément à la constitution en vigueur”, souligne-t-il.
Le secrétaire général de Dhsf condamne également l’ingérence de la France. Il rejette catégoriquement la position de la France de Macron, qui cherche à tout prix, à maintenir le Tchad dans sa souffrance la plus totale sous la dictature, la dynastie, la monarchie la plus implacable et la violation de droits de l’homme.
Par contre, Dhsf soutient l’initiative de l’Union africaine et demande qu’une enquête internationale indépendante de concert avec la Cour pénale internationale, sous le contrôle de l’Onu, soit déclenchée en vue de déterminer les circonstances exactes de la mort du président Déby.
Enfin, Me Djonkissam Kaloudi propose une piste de solution. Il indique que si jamais le régime Mps estime que le président Déby a rendu service au peuple tchadien, son parti a la possibilité de présenter l’un des ses fis aux élections présidentielles. Mais pour le moment, son association est soucieuse de l’avenir prometteur du Tchad. Dhsf prêche la remise du pouvoir aux civils et prône une réconciliation nationale entre filles et fils du Tchad, sans exception, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays en vue de tourner la page du passé avec tous ses problèmes, pour construire un Tchad nouveau, prospère et démocratique où il fait bon à vivre.
Mitan Maxime, stagiaire