“La consolidation de notre secteur financier comme moteur de la transformation de l’Afrique a été un facteur clé”,

soutient notre compatriote Nguéto Tiraina Yambaye, le Directeur général du Fonds africain de garantie et de coopération économique (FAGACE), classé par le Club des dirigeants des banques et établissements financiers d’Afrique (CDBEFA), au rang de “Chevronné du Club”, avant d’être élu à l’unanimité Président du Club, le 13 février 2025 à Cotonou (Bénin), lors des Journées annuelles du club. Joint au téléphone, le DG du FAGACE explique les contours de son ascension et sa vision à N’Djaména Hebdo. Interview.

Que ressentez-vous après votre élection à l’unanimité par vos pairs au poste de Président du Club des dirigeants des banques et établissements financiers d’Afrique ?

Je suis profondément honoré et reconnaissant envers mes pairs pour la confiance qu’ils m’ont accordée. Etre élu à l’unanimité est une marque de soutien qui me motive davantage à œuvrer pour l’intérêt collectif du secteur bancaire et financier africain. C’est également un engagement fort que je prends en tant que leader, en visant à renforcer la coopération, l’intégration et la résilience de nos institutions financières face aux défis d’aujourd’hui et de demain. Je ressens également une grande responsabilité, car cette fonction est un moyen de servir notre continent et d’influencer positivement l’avenir économique de l’Afrique.

A votre humble avis, qu’est-ce qui a œuvré en faveur de votre élection ?

Je crois que plusieurs éléments ont contribué à cette élection. D’abord, la reconnaissance des résultats concrets que nous avons obtenus au sein du FAGACE au fil des années, notamment dans la promotion du financement du développement et l’amélioration de l’accès au financement pour les projets d’infrastructure sur le continent. Plus de 3 000 milliards de francs CFA ont été mobilisés ces quatre dernières années pour financer des secteurs hautement stratégiques grâce à la garantie du FAGACE.

Ensuite, c’est également la cohésion que nous avons instaurée au sein de notre réseau, en créant des espaces de dialogue ouverts et en renforçant la collaboration entre les acteurs du secteur bancaire et financier africain.

Enfin, je pense que ma vision partagée avec mes collègues, qui repose sur la conjugaison de nos efforts respectifs et la consolidation de notre secteur financier comme moteur de la transformation de l’Afrique a été un facteur clé.

Sur la lancée de votre réélection à la tête du FAGACE, quelles ont été les avancées ou améliorations opérées en 2024 ?

En 2024, nous avons continué de renforcer le rôle du FAGACE dans la facilitation du financement des projets d’infrastructure en Afrique. Nous avons aussi intensifié nos efforts pour mieux connecter les institutions financières africaines aux projets de développement à l’échelle régionale et continentale. Une des avancées majeures a été le renforcement de la Gouvernance du FAGACE, la modernisation de l’Institution facilitant l’accès des banques et établissements financiers aux interventions en garanti du FAGACE et par ricochet aux opportunités d’investissement. En outre, nous avons consolidé notre réseau de partenariats stratégiques avec des acteurs financiers régionaux et internationaux, afin d’apporter des solutions financières novatrices.

Ces initiatives visent à soutenir les économies africaines tout en renforçant la stabilité financière du continent.

Et en termes de perspectives 2025, quelles seront les objectifs à atteindre ?

Pour 2025, plusieurs priorités sont déjà en vue. Pour le FAGACE, l’accent sera mis sur l’expansion de l’espace géographique d’intervention de l’Institution par l’adhésion de nouveaux pays.

Nous souhaitons également accroître l’octroi des garanties du FAGACE pour conforter davantage les banques dans leur prise de risques, améliorer l’accès au crédit des entreprises notamment des Petites et moyennes entreprises (PME) qui sont essentielles à la croissance de notre continent tout en contribuant à la réduction des coûts de financement. Un accent particulier sera mis sur les projets liés aux secteurs des télécommunications, des mines, de l’agro-industrie, des énergies renouvelables et à la transition énergétique, qui sont des enjeux cruciaux pour l’avenir de l’Afrique.

En parallèle, nous continuerons à renforcer nos capacités d’intervention pour assurer la résilience de notre institution face aux éventuelles crises. En ma qualité de nouveau Président du CDBEFA, je voudrais souligner la nécessité de déployer des efforts idoines pour consolider les relations des membres du CDBEFA, élargir le CDBEFA, renforcer l’intégration financière africaine, promouvoir un environnement financier propice à la croissance économique du continent, renforcer le partenariat entre les banques et les PME africaines, accélérer l’inclusion financière sur l’ensemble du continent en favorisant l’accès aux services bancaires pour les populations non bancarisées et la digitalisation des opérations.

Interview réalisée par Roy Moussa