Mahamat Nour Ibédou a été suspendu de la tête de la Convention tchadienne de défense des droits de l’homme (Ctddh) par le tribunal de N’Djaména, le 13 août, suite à une plainte déposée par son ex-secrétaire aux affaires juridiques, pourtant exclu de cette organisation.
Depuis le 13 août, Mahamat Nour Ibédou n’est plus secrétaire général de la Ctdh, selon une décision du tribunal de grande instance de N’Djaména. Pour Ibédou, cette décision est sans surprise. “Nous savions depuis longtemps qu’une chose pareille allait se produire, parce qu’il y a environ un mois, les plus hautes autorités avaient demandé au ministre de la Justice de faire toutes les diligences pour évincer Mahamat Nour Ibédou de la tête de la Ctddh. C’était une directive qui date d’un mois et donc le ministre devait trouver des subterfuges judiciaires pour justement procéder à cette suspension”, confie-t-il.
Sa suspension de la Ctddh fait suite à une requête introduite par Ahmat Hassaballah, ex-secrétaire aux affaires juridiques de la Convention, exclu le 28 juillet dernier par le Comité exécutif de la Ctddh pour avoir organisé un point de presse au cours duquel il réclame l’organisation d’une assemblée générale afin de revoir le fonctionnement de la Convention. Ahmat Hassaballah dénonce le non-respect des statuts et une gestion solitaire de l’organisation par Ibédou. Dans la note d’exclusion, il est reproché à Ahmat Hassaballah “une moralité douteuse, une indiscipline caractérisée, le non-respect des textes intérieurs, un manque de confiance, la violation du principe du secret professionnel, une haute trahison et l’empiètement dans les compétences réservées exclusivement au Comité exécutif national”. Le Comité exécutif signale à l’opinion publique que toute action entreprise par l’exclu n’engage pas la Ctddh. C’est ainsi que le supposé ex-secrétaire aux affaires juridiques de la Ctddh porte l’affaire à la justice qui tranche en sa faveur en suspendant Ibédou. Désormais, et jusqu’à décision contraire, ce dernier ne peut plus entreprendre des actions au nom de la Ctddh. La victime dit prendre acte de la décision le suspendant. Mais il entend attaquer cette décision en justice. “Un acte judiciaire, même s’il est entaché d’irrégularités, on doit obéir. On l’attaque dans les règles. Nos avocats sont en train de se démener pour faire opposition et aller à l’appel. Il faut aussi savoir que notre justice est connue et nous ne faisons pas d’illusion sur l’issue de la décision définitive. Cependant, comme c’est la mobilisation qui a toujours payé, nous pensons que cette tentative grossière va échouer”, estime Ibédou. Il ajoute que: “la Ctddh fonctionne toujours sans moi. Et s’ils pensent se débarrasser de ma personne pour neutraliser la Ctddh, ils se trompent”. Les membres du bureau exécutif entendent organiser une conférence de presse relative à la suspension de leur Sg.
Ahmat Hassaballah, lui par contre, refuse tout commentaire et entend lui aussi organiser une conférence de presse dans les prochains jours.
Nadjidoumdé D. Florent & Yang-Vang Elodie, stagiaire