La lutte contre la traite des personnes au Tchad

L’Organisation internationale pour les migrations (Oim), à travers son programme Coopération sur la migration et les partenariats pour des solutions durables (Compass) a lancé un atelier de formation ce mardi 10 juin aux Magistrats, avocats et les gendarmes sur la lutte contre la traite des personnes en République du Tchad.

Avec pour objectif de disposer d’une ressource humaine qui puisse assurer une lutte efficace conformément aux dispositions juridico-institutionnels en vigueur au Tchad, l’Organisation internationale pour les migrations (Oim), à travers l’une de ces programme Coopération sur la migration et les partenariats pour des solutions durables (Compass), qui visent à offrir aux victimes une prise en charge digne, durable et adaptée ont organisé cet atelier de formation en faveur du corps des Magistrats, des avocats et les gendarmes afin d’améliorer leurs connaissances sur le traitement holistique des cas de traites des personnes selon leur champ d’actions et d’expertises.

La Cheffe de mission adjointe des Programmes à l’OIM au Tchad Aminta Dicko a rappelé qu’étant un carrefour migratoire entre l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, le Tchad est confronté à des défis majeurs liés aux mouvements migratoires. Ces défis selon elle, exposent de nombreux migrants à des risques élevés d’exploitation, notamment sous les formes les plus graves que sont le travail forcé, l’esclavage moderne et la traite des personnes. C’est pourquoi, il est de leur devoir de répondre à ces enjeux par des actions coordonnées, efficaces et respectueuses des droits fondamentaux. « Conformément aux engagements internationaux et aux priorités nationales, cet atelier vise précisément à renforcer la capacité des acteurs judiciaires et sécuritaires, afin de garantir une lutte efficace contre la traite des personnes, dans le respect des dispositions juridiques et institutionnelles en vigueur au Tchad. Et a pour l’objectif de consolider les connaissances et expertises pour un traitement holistique des cas de traite, en tenant compte des exigences propres au différents domaines d’intervention. Il est essentiel de disposer des outils appropriés pour assurer à la fois une réponse pénale rigoureuse, une protection adéquate des victimes et un accompagnement multidimensionnel des personnes concernées » informe-t-elle.

Lançant officiellement cet atelier de formation qui durera deux jours, le Secrétaire général du ministère de la justice Mahamat Saleh Ben Biang a fait comprendre que la traite des personnes est une violation grave des droits humains et une forme moderne de l’esclavage et les facteurs à l’origine de ce fléau sont la pauvreté, le manque d’éducation, les conflits et les déplacements des populations. Mais selon Mahamat Saleh Ben Biang, le gouvernement tchadien s’est attaqué très tôt à ce fléau en ratifiant la plupart des instruments internationaux relatifs aux droits de l’Homme mais, reconnais qu’en dépit des efforts consentis, des défis importants persistent car la lutte contre la traite des personnes nécessite une action coordonnée et renforcée de tous les acteurs. « Cet atelier de formation fait partie des dispositifs mis en place pour lutter contre la traite des personnes car les magistrats, les avocats et les officiers de police judiciaire (Opj) sont à l’avant-garde de cette lutte. Il est important de renforcer leur capacité sur les techniques d’investigation et autres mesures tendant à endiguer ce fléau » encourage-t-il.

Les rôles et les responsabilités des acteurs de la chaine pénale dans la promotion et la protection des droits de l’homme dans la lutte contre la traite des personnes et le trafic illicite de migrants ; le Cadre de réponse à la traite et le mécanisme National de référencement des victimes de traite des personnes au Tchad ; les Techniques d’entretien avec les victimes de traite des personnes ; les premiers secours psychologique en matière de protection sur la lutte contre la traite des personnes et l’identification-détection-assistance des victimes de la traite des personnes sont les modules qui seront développés durant cet atelier.

 

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