L’art au service de l’environnement

L’association Tchad-uni Vers Vert que préside l’artiste rappeur M’Res de son vrai nom Mbainaissem Re-Hadjim Serge, lance depuis le 4 jusqu’au 26 février une série d’activité autour d’un projet culturel et socioéducatif intitulé Slam-poésie au service de l’environnement.

Le thème retenu pour ce concept est “Un regard sur l’avenir”. Pour l’artiste M’Res, l’objectif recherché par son association est de contribuer à développer et orienter les activités artistiques vers la lutte contre la dégradation de l’environnement, encourager l’esprit de citoyenneté, sensibiliser la population dans la lutte contre les changements climatiques, promouvoir également la poésie en lien avec l’environnement, initier les projets éducatifs et culturels dans ce sens, organiser des formations de musique en faveur des membres de l’association. Au-delà de la simple conservation de la nature, il s’agit de comprendre le fonctionnement systémique et éventuellement planétaire de l’environnement, d’identifier les actions humaines qui l’endommagent, au point de porter préjudice aux générations actuelles et futures. Cela, afin de mettre l’accent sur les actions de corrections’’, plaide t-il.

Son siège est au quartier Habena. Le développement durable doit s’appuyer certes sur le développement économique de chaque pays, tout en respectant l’écosystème, reconnait-il. La finalité recherchée dans cette nouvelle approche de la lutte contre le changement climatique, la préservation de la biodiversité et des ressources, est l’implication des artistes dans cette lutte, au regard de leur faible participation et engagement dans un domaine aussi crucial. C’est pourquoi, l’association a bien voulue initiée ce projet autour du thème Un regard sur l’avenir’’. Un  projet qui appuiera les artistes poètes et slameurs, dans la sensibilisation de la population. Le slam étant défini comme un genre dérivé de la poésie classique et qui vit des jeux de mots, rimes et langages, à l’écoute comme à la lecture. Dans le cadre dudit projet, il est également prévu des actions de reboisement à travers une caravane de sensibilisation de la population à planter des arbres dans les milieux de vie. Le projet primera également les meilleurs textes qui seront produit à travers un concours de slam-poésie, et édité dans un recueil. Ainsi que des concerts, la réalisation d’une chanson audiovisuelle, des ateliers de formations, des jeux concours, et conférences-débats.

Renforcer les capacités des artistes pour une meilleure implication

Il est question de renforcer la capacité des artistes slameurs, poètes ainsi que la population, et de les engager dans la lutte contre le réchauffement climatique et l’avancée du désert. La mise en valeur de la culture au service de l’environnement, se traduit à travers l’apport du slam et de la poésie, qui sous-tendent une série d’activité, qui se dérouleront tout le long des trois semaines à venir.

Autant d’activités pour un projet d’un montant de huit millions quatre cent mille (8.400.000) francs CFA, qui bénéficie d’un appui et accompagnement de l’Institut français du Tchad (Ift), l’Action des partenariats pour le développement (Apad) et d’éventuels partenaires qui sont annoncés. Un projet qui fait suite à l’initiative ‘’Un élève, un arbre’’, impulsé par la même association décembre en 2019, et qui s’est retrouvée en difficulté par l’avènement de la pandémie de la Covid-19. Aujourd’hui, c’est une version réorientée qui voit le jour, avec une pertinence avérée.

Les ministères concernés absents

Les ministères en charge de la culture, de l’éducation et de l’environnement, sensés saisir de telles opportunités pour accompagner les jeunes et artistes, à s’approprier des enjeux de l’heure tels que la problématique du changement climatique, brillent par leur absence. Selon M’Res, des correspondances et plusieurs autres démarches ont été menées auprès des ministères concernés sans une suite favorable. Ce qui ne décourage point l’association qui s’appuie sur son réseau des élèves ambassadeurs mis en place dans les établissements scolaires et les artistes engagés, pour mettre en œuvre ses activités et contribuer de façon significative à la promotion du développement durable et à la lutte contre le changement climatique. Pour Ricardo Nanadoumngar Labe représentant l’Institut français du Tchad à la conférence de presse, l’Ift a trouvé ce projet axé sur la préservation de l’environnement et la lutte contre le changement climatique très pertinent. “C’est pourquoi nous avons décidé de l’accompagner dans sa mise en œuvre. Nous soutenons les projets artistiques et culturels pertinents’’ rassure t-il.

Roy Moussa