Le 6ème mandat du Maréchal assuré

Quatre jours après le scrutin présidentiel du 11 avril, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a commencé à proclamer, au fur et à mesure, les résultats partiels et provisoires. Des résultats qui présentent clairement et sans suspens la victoire sans appel du candidat dit de consensus, Idriss Déby Itno.

Ce procédé est une première dans l’histoire du Tchad, selon le président de la Céni, Kodi Mahamat Bam qui rappelle que conformément à l’article 75 du code électoral, la Céni doit, après réception des procès-verbaux et après avoir effectué le recensement de tous les bureaux de vote, proclamer les résultats provisoires dans un délai n’excédant pas 15 jours.  C’est ainsi qu’elle a procédé progressivement à la proclamation  de ce qu’elle appelle “résultats provisoires et partiels”, dans la nuit du 15 avril à N’Djaména.

La ville de N’Djaména constitue la première étape. Les résultats donnés par la Céni battent en brèche, sinon désavouent les avis des médias qui ont couvert ce scrutin au cours duquel, ils ont constaté un très faible taux de participation. Dans toutes les communes de la ville N’Djaména, exceptés les 6ème et 7ème arrondissements, le taux de participation de la population à ce scrutin est de plus 60%, selon les statistiques fournies par la Céni. Le candidat du consensus, Idriss Déby Itno est élu à plus de 60% dans presque toutes les communes, même dans les communes du 6ème et 7ème arrondissement où le taux de participation est des plus faibles de la capitale, respectivement 34,43% et 35,23%. Même dans ces deux communes jugées hostiles à Déby, celui-ci y arrive en tête des autres candidats avec un taux de suffrages exprimés en sa faveur (72,23% dans le 6ème arrondissement)  et (61,88% dans le 7ème arrondissement). Ces deux taux sont les plus faibles dans la ville de N’Djaména. Le taux le plus élevé est celui du 1er arrondissement où Déby arrive premier avec 97,67% pour un taux de participation de 68, 88%. Il en est de même pour les autres provinces notamment le Ouaddaï, le Mayo Kebbi, etc. où le taux de participation est faible ou pas, le candidat Itno passe avec plus 90%.

Les résultats et statistiques de la Céni sont issus des rapports de plusieurs missions d’observateurs électoraux qui ont noté avec satisfaction le déroulement du scrutin dans de très bonnes conditions, dans un climat apaisé avec une forte participation. Les missions ont estimé que cette élection est crédible, transparente et démocratique.

Ces résultats partiels et provisoires de la Céni qui relèvent une réélection du Maréchal presqu’à 100%, sont pour certains observateurs, sans surprise. Car, “après le désistement des poids lourds de l’opposition qui ont appelé au boycott de l’élection, il ne fait aucun doute que le président sortant soit largement réélu au premier tour. Il n’est accompagné que des lièvres qui cherchent à manger en acceptant une fois encore de sacrifier le peuple tchadien qui aspire à un changement”, fait remarquer un observateur de la scène politique issu de la mouvance présidentielle. Pour lui, même les candidats qui ont désisté en appelant au boycott de ce scrutin, mais dont les têtes sont maintenues sur le spécimen ont eu plus de voix que les candidats adversaires de Déby.

Le sixième mandat du Maréchal est donc assuré par ces résultats  de la Céni qui se félicite d’ailleurs de la maturité du peuple tchadien qui est sorti massivement accomplir son devoir citoyen. Le coup K.O ! ou encore l’uppercut tant clamé par les militants du candidat du consensus est obtenu. Reste le Conseil constitutionnel à entériner ces résultats et voilà, sans suspens que le Maréchal Idriss Déby Itno s’octroie paisiblement une légitimité pour demeurer au Palais rose jusqu’en 2033. C’est donc pour la sixième fois qu’Idi “gagne” les élections présidentielles.

Nadjidoumdé D. Florent