Les observateurs internationaux recommandent

Même si leur mission d’observation de la présidentielle du 11 avril ne remet fondamentalement rien en cause, pour empêcher au Maréchal du Tchad de briguer tranquillement son 6ème mandat, des recommandations ont été formulées.

Ils ont pratiquement tous un seul cliché dans lequel ils moulent leurs différents rapports. Ainsi, les missions d’observation de l’Union africaine (Ua), de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Cééac) et de l’Organisation de la coopération islamique (Oci) conduites respectivement à N’Djaména par Dr Selom Komi Klassou, ancien Premier ministre du Togo, Evariste Mabi Mulumba, ancien Premier de la République démocratique du Congo et l’ambassadeur Ali Goutali, n’ont pas dérogé aux règles établies et à la pratique des autres missions d’observation des élections sous nos cieux. Tous ont observé à leur manière le scrutin présidentiel, mais trouvent toujours que “les irrégularités constatées ne sont pas de nature à entacher la crédibilité de l’élection”.

Au cours d’une conférence organisée le 13 avril dans un hôtel huppé de la place, les trois représentants des organisations citées ont noté que l’élection du 11 avril 2021 s’est déroulée dans le calme et la sérénité. L’engouement des électeurs pour ce scrutin était moyen. Les trois missions ont globalement félicité la population tchadienne pour sa participation et  les autorités pour leur contribution à la réussite de la tenue du scrutin, tout en leur exprimant leurs remerciements pour leur implication en vue de faciliter le travail des observateurs sur le terrain.

Cette élection présidentielle, relève le chef de mission de l’Union africaine, est caractérisée par la pandémie du Covid-19, des tensions politiques internes qui ont eu pour conséquences le retrait des trois candidats de la course. Tout en regrettant cette situation, la mission d’observation de l’élection de l’Union africaine “constate que du point de vue de la loi électorale, le retrait de ces candidatures n’avait pas d’incidence sur la poursuite du processus électoral”. Elle relève également que l’opposition reste divisée sur la conduite du processus électoral, parce qu’une partie de cette opposition a appelé au boycott et une autre partie a opté pour sa tenue à la date échue. La mission regrette que les acteurs politiques n’aient pas exploité les possibilités offertes par cette instance, pour apaiser les tensions politiques. Elle a noté avec satisfaction que pour la première fois, une femme est candidate à une élection présidentielle au Tchad. Et dans l’objectif d’améliorer les scrutins à venir, c’est pour cela que les missions d’observation des élections sont déployées, soutient le chef de mission de l’Ua. Des recommandations suivantes sont formulées :

A l’Etat : de renouer le dialogue avec l’ensemble des acteurs politiques et la société civile afin d’apaiser les tensions politiques; renforcer les moyens humains et matériels de la Céni afin d’améliorer l’organisation matérielle des scrutins à venir ; renforcer la sécurité des scrutins à venir par un choix d’emplacements plus sécurisés pour le vote.

A la Céni : renforcer le dialogue et la concertation avec les acteurs politiques ; consolider le partenariat avec la société civile pour une meilleure sensibilisation des populations en vue de renforcer leur participation électorale; consentir des efforts supplémentaires pour une meilleure maîtrise du calendrier électoral et l’amélioration de l’organisation matérielle des scrutins, etc.

A la société civile : s’impliquer davantage dans la médiation pour apaiser les tensions politiques ; renforcer la sensibilisation des populations pour une participation électorale massive pour les scrutins à venir; s’impliquer dans l’observation citoyenne des élections.

Aux candidats et partis politiques : de privilégier la concertation et le dialogue pour la consolidation de la démocratie au Tchad ; mobiliser davantage leurs militants afin qu’ils s’impliquent dans le monitoring des élections ; d’encourager les candidatures féminines.

Aux partenaires techniques, la mission d’observation de l’Ua recommande d’appuyer les acteurs impliqués dans le processus électoral pour renforcer la participation électorale et l’organisation matérielle des élections ; d’appuyer les initiatives internes visant à consolider la paix.

Les deux autres organisations : la Cééac et l’Oci ont emboîté le pas de l’Union africaine dans leurs recommandations.

DMb.