L’UE lance le festival de cinéma euro-tchadien

L’Union européenne (Ue) et ses pays membres ont lancé, à travers un point de presse ce mercredi 29 novembre 2023, le festival de cinéma euro-tchadien qui se tiendra du 30 novembre au 3 décembre2023, à l’Espace culturel Talino Manu.

Mme Sona Jarova, cheffe de la section politique à la délégation de l’Ue du Tchad, informe que cette édition 2023 marque le retour d’une tradition rompue, puisque le festival de cinéma était organisé depuis 2007 jusqu’en 2016, avant que des circonstances et divers évènements n’empêchent sa tenue depuis lors. Elle précise que ce festival n’est pas une compétition de films soumise à un jury, mais plutôt, une vitrine mettant en avant les créations cinématographiques des talents tchadiens et européens. L’évènement se déroulera en deux phases. La première est sa tenue du 30 novembre au 3 décembre 2023 à l’Espace culturel Talino Manu, avec des projections quotidiennes. La seconde, qui est itinérante, se déploiera du 7 au 10 novembre 2023, dans les maisons des quartiers Dembé, Ndjari, Walia et Chagoua avec une programmation dédiée aux enfants.

 

Des cinéastes et réalisatrices tchadiennes à l’honneur

Mme Sona relève que la date du festival coïncide avec la campagne des 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre. Le hasard a voulu, dit-elle, que tous les films tchadiens présentés soient réalisés ou produits par des femmes, offrant ainsi une reconnaissance bien méritée à leur créativité et à leur talent. “Une femme, un destin” de Hanifa Ali Oumar, “8 mars”, “Pour elle et la planète” de Aché Ahmat Moustapha, “La Reine du Guéra” de Salma Khalil Alyo, ainsi que “Biney” de Carine Kaguereou seront projetés chaque soir. Elles ou leurs délégué(e)s présenteront personnellement leurs films, tandis que les films européens seront introduits par les représentants des ambassades des états membres de l’Union européenne.

Pour l’Ue, souligne Mme Sona Jarosova, cette édition revêt une signification particulière. “Alors que le Tchad traverse une période de transition politique, ce rendez-vous culturel se présente comme un vecteur de compréhension et de rapprochement. En pleine anticipation du référendum constitutionnel dans deux semaines, la culture, en particulier l’art cinématographique, offre une plateforme pour dépasser les clivages et encourager le dialogue”, a-t-elle relevé. Elle ajoute que l’Ue et ses états membres croient fermement au potentiel du secteur culturel pour le développement du Tchad et pour le renforcement des relations bilatérales. “Au-delà de la célébration du cinéma, notre objectif est de favoriser le dialogue interculturel, l’inclusion et de renforcer notre coopération dans ce domaine essentiel”, conclut-elle.

Youssouf Djaoro, acteur de cinéma et directeur de l’Espace culturel Talino Manu, s’est réjoui du choix du site, qui est devenu un pôle d’attraction de la culture tchadienne. “Pour moi, c’est un honneur parce que ce festival a commencé au cinéma Le Normandie, puis au Centre culturel Baba Moustapha, avant de s’arrêter. Avec le retour de ce festival, nous sommes rassurés que les films tchadiens vont bénéficier d’une visibilité certaine”, observe Youssouf Djaoro.

 Roy Moussa