L’urgence de construire des digues

L’Association jeunesse active (Ja9) du 9e arrondissement, à travers une conférence de presse animée le vendredi 7 mars à la Maison des jeunes du quartier Walia, a lancé l’alerte sur la reprise de la construction de la digue et la mobilisation communautaire pour faire face à d’éventuelles inondations.

« Nous sommes réunis aujourd’hui pour tirer la sonnette d’alarme sur une situation préoccupante et urgente qui menace directement des milliers de familles : l’absence de digues protectrices dans plusieurs zones à haut risque d’inondation, et l’inaction persistante du gouvernement face à cette problématique, alors que nous sommes à seulement trois mois du début de la saison des pluies. Plusieurs quartiers du 9e arrondissement et au-delà, restent totalement exposés aux risques d’inondation » lance le coordonnateur du Ja9 Minnamou Djobsou Ézéchiel.

Selon lui, les travaux de la digue en construction, laissés à cause de l’inondation dont l’arrondissement a fait face en 2024, n’ont pas été repris jusqu’à maintenant et aucune mesure jusque-là n’a été envisagée. Pour lui, la reprise de ces travaux permettra de rassurer la population de ladite commune, qui est habituée chaque année aux déplacements massifs causés par l’inondation. Pour l’Association Jeunesse Active, une organisation engagée pour le développement communautaire et la protection des populations vulnérables face aux risques environnementaux et aux défis du développement urbain, cette sortie est une alerte et un rappel à une action immédiate et concertée entre les autorités publiques, les partenaires techniques et financiers, et les communautés locales. « Un travail de cartographie des zones à risque a certes été réalisé en 2023, mais il reste incomplet et limitatif. Les digues à construire doivent aller bien au-delà du 9e arrondissement, ainsi qu’il suit : de la berge du Chari, elles doivent s’étendre jusqu’à Koundoul et du côté du fleuve Logone, elles doivent aller bien au-delà de Malo » plaide-t-il, et ajoute que si le gouvernement ne repense pas la portée des infrastructures, il expose la population à des risques accrus qui auront des conséquences dramatiques sur des milliers de familles.

Samsya Mogobang chef de carré 38 du 9e arrondissement, a rappelé que pendant les dernières saisons pluvieuses suivies des inondations, la population ainsi que les associations, ont cotisées pour permettre de louer la machine pelleteuse d’une valeur de 600.000FCFA par jour, afin de charger les bennes de terre ainsi que l’achat des sacs pour faire face aux montées et débordements des eaux. Et cela a duré des jours avant que l’Etat ne puisse intervenir. Il rappelle qu’un travail de sensibilisation sera fait dès maintenant, pour permettre de mieux se préparer à faire face aux inondations cette année. « Avant, il suffisait de quelques sacs avec de la terre, nous faisons face à l’inondation et le cycle était de 5, voire 10 ans, mais, ces derniers temps, avec le changement climatique, la quantité d’eau est inexplicable et cela cause des dégâts, surtout matériels (l’écroulement des maisons). Et au lieu d’attendre septembre, octobre pour courir de gauche à droite, cela est trop stressant » témoigne-t-il. Samsya Mogobang rappelle que si la digue n’est pas finalisée ou renforcée, elle va céder.

Modeh Boy Tresor

 

 

 

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