L’Office national pour la promotion de l’emploi (Onape) a organisé les 12 et 13 juin, une opération d’assistance alimentaire et sanitaire, en faveur des réfugiés et retournés de la Rca du camp de Gaoui, de trois organisations des personnes handicapées, quatre orphelinats et un centre de réinsertion des enfants de la rue.
C’est sous un soleil ardent que le camp de Gaoui a ouvert le bal des réceptions. Un camp qui compte 1437 ménages en plus des sans-abris, pour une population totale de 4,973 habitants installés depuis 2014. Les bénéficiaires ont reçu 2,400 sacs de céréales (mais et riz), 400 sacs de sucre, 400 bidons de 20 litres d’huile, 400 cartons de 50 botes de sardines, 400 cartons de 80 boules de savon, 50 cartons de 12 bouteilles d’eau de javel, 50 seaux à robinet pour le lavage des mains et 500 masques.
Pour les trois organisations des personnes handicapées à savoir le Réseau des personnes handicapées du Tchad (Rephat), l’Association pour l’entraide des personnes handicapées du Tchad (Aepht) et l’Union nationale des personnes handicapées du Tchad (Unapht), la donation est moindre en quantité. 35 sacs de chaque en ce qui concerne le riz, le mais et le sucre, 35 bidon d’huile, 35 cartons de savon et sardine, 10 cartons de bouteilles d’eau de javel, 10 seaux à robinet et un carton de masques. Une quantité qui a encore baissé au niveau des quatre orphelinats que sont le centre de vie Bethanie, l’Association pour la protection, solution aux orphelins abandonnés et vulnérables (Apsoa) au quartier Ndjari, l’association d’accueil des enfants orphelins démunis au Tchad (Aaeopt) du centre Shalom à Moursal, la fondation Dieu bénit à Gassi et le centre de réinsertion des enfants de la rue (Dakuna Espoir) à Moursal. Ils ont reçu 25 sacs de chaque (riz, mais, sucre), 25 cartons de chaque (sardines, savon), 25 bidons d’huile, 5 cartons de lait, 5 seaux à robinet, 5 cartons de bouteilles d’eau de javel et un carton de 500 masques.
Les bénéficiaires plaident pour un partenariat renforcé dans la formation
Une assistance qui s’inscrit dans le cadre d’accompagnement des mesures sociales, pour atténuer les effets des mesures de prévention à la Covid-19, prises par le gouvernement qui affectent durement la population. Tous reconnaissent que c’est la première fois qu’ils bénéficient d’une telle assistance, composée d’autant de vivres et kits d’hygiène d’une si grande quantité. Au-delà des remerciements, la plupart des responsables de ces différentes organisations ont beaucoup plus plaidé auprès de l’Onape pour un partenariat renforcé dans l’accompagnement à la formation professionnelle de leurs membres et leur dotation en équipements, afin qu’ils s’adonnent aux activités génératrices de revenus, pour leur autonomisation.
Pour Moussa Bachar le président du camp de Gaoui, la situation au camp était déjà difficile et la pandémie est venue compliquer davantage l’existence d’une population composée en grande partie par des femmes et des jeunes. Oumar El Moctar, le président de l’association des jeunes du camp, dit rencontrer beaucoup de difficultés avec les jeunes. Beaucoup sont des désœuvrés et s’adonnent à l’alcool, au vol, à la drogue et toutes sortes de stupéfiants. Le camp a enregistré 3 à 4 cas de décès parmi ces jeunes, dus à la consommation excessive des stupéfiants et 5 cas de folie pour les mêmes causes. Les filles entre 14 et 16 ans se prostituent ouvertement et certaines finissent malades, d’autres avec des grossesses dont elles ne connaissent pas les auteurs. C’est dramatique ce qui se vit ici, dit-il, avant d’ajouter «Si l’Onape peut nous aider dans des petites formations, afin qu’ils s’occupent et se prennent en charge, cela va aider tout le monde, sinon ils vont devenir des dangers pour la société». Madjitelssem Sévérin le représentant des handicapés au conseil économique, social et culturel rappelle au directeur de l’Onape, la difficulté d’accès à la formation professionnelle et à l’emploi des membres de leur regroupement. La question de la formation professionnelle et de l’insertion sociale préoccupe aussi la fondation Dieu Bénit, avec ses 62 pensionnaires de 5 à 13 ans qui sont inscrits de la maternelle au CM2 et les 74 autres qui sont pris en charge en famille. Les inscriptions pour ceux et celles qui entrent dans les collèges et universités sont assurées par la fondation, mais leur devenir reste une interrogation.
Sadick Brahim Dicko, le directeur de l’Onape reconnait que les réfugiés et retournés, les handicapés et orphelins constituent une frange de la population qui reste très vulnérable avec l’avènement de la pandémie à la Covid-19. C’est pourquoi, il fait sienne l’instruction du chef de l’Etat à l’endroit des entités citoyennes et organisations publiques, à œuvrer et à conjuguer plus d’efforts dans la lutte contre la propagation de la pandémie à la Covid-19. Son message «l’Onape, en tant que vecteur social et instrument de la stabilité, de lutte contre le chômage, le sous-emploi et la pauvreté en milieu urbain et rural ne peut donc rester indifférent et insensible à l’appel lancé par le père de la nation», semble être ce que les bénéficiaires ont le mieux retenu.
Roy Moussa
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