Maoundoé booste MK Max

Une cérémonie de signature d’un contrat de production musicale entre Maoundoé Célestin et le jeune artiste musicien Mbaïré Kosmadji Maxime alias Mk Max, auteur de deux singles, a eu lieu le 8 mars 2024, à l’espace Acamod.

Particularité de cet évènement : c’est la première fois, où sous le ciel tchadien, des parents d’un artiste assistent à un tel engagement. En effet, la présence du père et de la mère de MK Max a surpris plus d’un. Chose rarissime à relever et avouer également, de tels parents, qui supportent leurs rejetons dans l’art, sont rares. “Pour moi, c’est une surprise agréable, parce que je ne comprenais pas au début ce que cela signifiait. D’après les explications, c’est un accompagnement et si un artiste comme Maoundoé porte son choix sur Maxime qui n’est rien par rapport à lui, je crois que c’est une grâce. Parce que depuis la classe de 4e, il interprétait déjà toutes les chansons de Maoundoé, et j’avais l’impression qu’il voulait déjà s’orienter vers la musique. C’est patiemment que je l’ai aidé à y arriver. Il ne faut pas cloitrer les enfants sur leur chemin, quand ils ont choisi leur voie, et que vous sentez de la volonté en eux. Pour nous les parents c’est une fierté”, réagit le papa de MK Max, Kosmadji Merci.

Pour l’artiste Maoundoé Célestin, c’est effectivement très rare de voir les parents qui accompagnent leurs enfants dans l’art. Mais depuis que le petit est rentré des études et s’est lancé dans la musique, dit-il, il y a une omniprésence de ses parents autour de ses activités musicales, ce qui est à leur honneur. “Nous sommes en train de vivre une petite expérience avec le petit-frère. Ça fait 4 ans que je suis rentré au Tchad et lui quelques temps après. On a eu le temps de s’observer. Et on arrive dans un milieu tchadien où l’on parle de l’industrie culturelle mais c’est tellement complexe, parce que qui dit industrie culturelle dit production, donc investissement à la suite et retour sur investissement à la fin”. Or, relève l’artiste Maoundoé, il est difficile de connaître le profil du consommateur ici au Tchad, un pays qui n’a pas donné la possibilité de voir le milieu musical comme un marché, déplore-t-il. C’est pourquoi il relève que pour eux qui sont sortis et qui ont vécu des expériences à l’extérieur, il faut savoir définir un marché et qu’il est possible de créer un marché tchadien, sauf qu’il s’appellera un marché tchadien avec des réalités tchadiennes. Or cela est difficile, parce qu’au Tchad, il n’y a pas des exemples de réussite dans le domaine musical, pour s’en inspirer. “En tant qu’artiste, promoteur et entrepreneur, personnellement je me rends compte que je peux très bien gagner ma vie ici. Sur 17 millions de tchadiens, si tu arrive à trouver 100 000 tchadiens qui puissent sortir 1000 francs chacun, cela te fait 100 millions de francs. Mais comment aller les chercher et où, c’est là la question d’expérience de terrain qui s’impose et on peut le faire. Tu ne peux pas le proposer aux jeunes si toi-même cela ne reflète pas dans ta vie. Donc, moi-même, j’ai démontré que je peux gagner aussi de l’argent. Assurer la survie de l’artiste est possible”, a démontré Maoundoé. Malheureusement, déplore-t-il, les jeunes artistes pensent que ce sont des modèles de l’extérieur qu’il faut ramener ici. Il suffit juste de proposer un modèle économique autour de la culture, selon les réalités locales, avance Maoundoé.

Le choix de MK Max pour Maoundoé, c’est parce qu’il à découvert un jeune entrepreneur, qui démontre qu’il peut se prendre en charge. C’est pourquoi il dit que c’est plus facile d’accompagner quelqu’un qui sait là où il va. C’est pour cela qu’il a décidé de l’accompagner après que MK Max a démontré qu’il a pris une initiative, et qui sait organiser ses propres concerts, produire ses propres sons. “Dernièrement, il a demandé s’il pouvait utiliser notre studio pour enregistrer ses sons. Et il a fait venir son ingénieur de Moundou. C’est en écoutant ses chansons au studio que je les ai trouvés parlant, et s’adresser à une communauté aujourd’hui, ne veut pas dire que je m’enferme dans ma communauté. Or, à travers les chansons de MK Max, un marché peut déjà être créé dans la communauté Gor de Bodo (province du Logone oriental), puis l’étendre aux autres communautés progressivement. Il est question de le booster avec ses deux singles qui commencent par prendre”, projette Maoundoé.

 

Zoom sur MK Max

Fier de présenter ses parents présents, MK Max dit avoir commencé la musique en 2014, avec leurs soutiens. Quand il a annoncé à son père qu’il voulait faire de la musique, ce dernier lui a demandé d’obtenir d’abord son Bac, ensuite sa licence. En 2021, de retour au Tchad lorsqu’il organise son concert au Palais du 15 janvier, son père était présent. Un père qu’il qualifie de guide puisque ce dernier l’oriente, surtout lorsqu’il veut comprendre sa langue maternelle, son histoire et celle de ses origines Gor de Bodo, etc.  “Pour moi, c’est un grand plaisir et une fierté d’être à côté d’un grand artiste comme Maoundoé. C’est un grand avantage de bénéficier de son expérience très riche. Il est un exemple pour moi et le fait qu’il ait jeté son choix sur moi parmi beaucoup de jeunes artistes tchadiens est une source de fierté”.

Roy Moussa