La 17e édition du festival NDjam Vi a tenu promesse avec une particularité. Un plateau dénommé “éclat de femme” 1ère édition dédié à la musique au féminin est lancé lors de cette édition, qui s’est tenue du 27 au 30 novembre 2024.
Loin d’être un festival nomade, il faut reconnaître que NDjam Vi n’a pas un pied à terre au point où les éditions se déroulent d’un site à un autre. Les activités ont commencé le 25 novembre par la sensibilisation sur la citoyenneté, la santé sexuelle et reproductive, les violences basées sur le genre, dans les lycées et collèges. Le centre Don Bosco a constitué un cadre idéal et spacieux à cause de sa clôture, qui a permis d’abriter les activités des stands et des concerts en toute sécurité. Les deux plateaux dédiés aux compétitions (concours de musique Jeunes talents et World music) qui constituent le moment tant attendu, ainsi que celui dédié aux musiciennes confirmées d’ici et d’ailleurs, invitées pour la circonstance, ont été des moments de découverte des jeunes, surtout féminin, qui ont rivalisé d’ardeur, avec des propositions tout aussi passionnantes, qu’admirable.
Un bon niveau des compétitions
C’est ce que reconnaît Emmanuel Ndobalet, connu sous le nom d’artiste “MyTchek” musicien du mythique groupe Tibesti et membre de jury, qui a bien voulu analyser le niveau global des compétitions : “Le niveau global est bon, même très bon dans les deux catégories. Les jeunes artistes font un boulot extraordinaire, parce que nous avons senti une nette concurrence, surtout au niveau de la qualité de musique proposée pour les compétitions. Une présence scénique imposante, la justesse dans les notes et des complicités entre les musiciens sur scène. Il est bien vrai que beaucoup de groupes doivent travailler pour se faire remarquer. Personnellement, je déplore certains artistes qui ne prennent pas au sérieux et ne croient pas à leur musique. Je propose à NDjam Vi de faire un sérieux travail de casting, avant de proposer les artistes aux compétitions”. MyTchek informe que les critères des compétitions étaient la présence scénique, le flow, le message et l’originalité. Il avoue que cela n’a pas été facile au jury de départager les concurrents. “Les lauréats se sont démarqués des autres de peu, car le niveau était assez élevé. Pour les jeunes talents, c’était très serré entre trois artistes et c’est au niveau des points que la lauréate Queena a remporté. J’en profite pour dire que les trois étaient des groupes de filles, comme quoi, elles font du boulot sérieux. Pour la catégorie world music, c’était très chaud parce tous avaient un bon niveau. Avec le lauréat qui a eu un peu plus de points que les autres, au niveau de l’originalité. Mais les autres n’ont pas démérité. Je les encourage à travailler davantage, parce que dans la musique pour réussir et exceller, il faut travailler et travailler”, conseille-t-il. Avant d’exprimer sa disponibilité à aider et conseiller tous ces jeunes qui éprouvent le besoin, de travailler pour améliorer leur musique.
Trois prix ont été décernés dans les différentes catégories en compétition. La lauréate du “Prix Jeunes talents” est Mlle Guérissem Allarabaye Reine, alias Queena, artiste musicienne, auteure, compositrice et interprète.
NDjam Vi la référence
Il y a lieu de rappeler qu’à l’ouverture, le ministre en charge de la Culture, Abakar Rozzi Téguil, a reconnu que “Depuis sa création, NDjam Vi s’est imposé comme une activité artistique et culturelle majeure” dans le paysage tchadien. Ce qui est une marque de reconnaissance officielle indéniable, même si dans la pratique, son accompagnement par le ministère n’est toujours pas évident. Ce qui a fait l’effet d’un baume au cœur, pour le promoteur, Nguinambaye Ndoua Manassé : “l’une de mes satisfactions est la présence de vous les médias à nos côtés depuis l’ouverture jusqu’à la clôture. Après plusieurs mois de préparation pour cette édition 2024, c’est également une satisfaction pour l’équipe du festival qui finit ainsi en beauté sans un incident. Malgré les circonstances peu reluisantes qui ont entouré cette préparation, nous disons que Dieu est avec nous et sera toujours avec nous”.
Roy Moussa
