Non à une recherche de paix exclusive

“La Coordination des actions citoyennes Wakit Tamma a appris l’arrivée, à Rome, des délégations des groupes politico-militaires non signataires de l’accord de Doha, en vue de prendre part aux négociations de paix avec le pouvoir de N’Djaména, sous la médiation de la Communauté catholique Sant’Egidio, et s’en félicite. Le dialogue reste une condition essentielle et suffisante pour remettre le Tchad sur un processus politique apaisé”, apprend-on également dans un communiqué de presse daté du 5 mars 2023. Publié à Genève en Suisse, le communiqué porte la signature du coordinateur des actions citoyennes, Wakit Tamma, Max Loalngar.

Cependant, poursuit le communiqué, “sans remettre en cause la neutralité de l’institution, ses compétences en matière de gestion des conflits et l’excellence des relations entretenues avec elle à ce jour, Wakit Tamma exprime de grandes inquiétudes et attire l’attention des acteurs politiques et des partenaires internationaux sur une inopportune répétition des assises de Doha, avec un caractère d’exclusion et de manipulation des consciences”. Wakit Tamma qui “ne partage pas une approche de recherche parcellaire de la paix au Tchad, ne soutiendra pas non plus une rencontre exclusive de la société civile et des partis politiques sans la présence de l’opposition militaire”.

En effet, ajoute Max Loalngar, “sans préjuger de la composition des parties prenantes aux discussions qui s’ouvrent ce 6 mars 2023, l’on note d’ores et déjà l’exclusion de la société civile et des partis politiques de l’opposition non participants au Dialogue national inclusif et souverain”. Wakit Tamma considère cette manière de procéder à une approche parcellaire de recherche de la paix au Tchad, après l’échec des assises de Doha, en mars 2022 dont les résultats qui en ont suivi ont été le dialogue tronqué et les répressions des manifestations pacifiques du 20 octobre 2022. Une telle approche ne peut constituer une recherche honnête de la paix, tranche Wakit Tamma. Tout “au contraire, elle est un mépris des populations tchadiennes et dénote d’une volonté de torpiller la paix tant recherchée par les fils du pays.  Dans un pays comme le Tchad où une alternance pacifique au pouvoir reste une gageure du fait de l’omniprésence de la violence et des répressions systématiques des légitimes aspirations du peuple, toute recherche de paix qui n’inclurait pas les représentants de ce peuple opprimé et martyrisé est vouée à l’échec”. 

Et Wakit Tamma de conclure : “que le gouvernement, les militaires au pouvoir et les représentants de la communauté internationale mettent davantage d’efforts et des ressources à garantir une paix consensuelle définie par les Tchadiennes et Tchadiens”. Et appelle les groupes politico-militaires à ne pas adhérer aux assises exclusives.

Fondée à Rome en 1968, au lendemain du concile de Vatican II, la communauté de Sant’Egidio est une association de fidèles catholiques engagée dans la lutte contre la pauvreté et le travail pour la paix. Elle rassemble de nos jours quelques 60 000 laïcs dans 74 pays à travers le monde.

DMb.