Nommée par arrêté ministériel le 14 août 2020 à la tête de l’Orchestre national, Matibeye Geneviève est la première femme artiste tchadienne à accéder à ce poste. Elle entend imprimer ses marques et relever son nouveau challenge.
L’orchestre national est une structure créée par un arrêté en 2007, avec pour mission de faire la promotion de la musique tchadienne, assurer la visibilité des œuvres et sa valorisation. C’est pourquoi son objectif est de recenser et collecter les différents rythmes des communautés ou appartenant aux différents régions, dans un répertoire. Ceci, afin de les travailler pour obtenir une identité musicale propre à la culture tchadienne, explique la directrice. “L’orchestre existe depuis plus de 10 ans. Malheureusement, il n’y a pas eu un travail de fond avec un impact réel sur le public. C’est pourquoi les gens ignorent son existence. Notre équipe a déjà mis sur pied un plan d’action, pour réaliser des activités que nous allons mener d’ici là, lorsque l’orchestre sera constitué. Notre travail sera beaucoup axé sur les musiques traditionnelles du Tchad, retravailler les chansons de nos grands artistes, et aller vers une musique identitaire tchadienne. C’est le rôle et la mission de l’orchestre national”, justifie-t-elle. Le plan d’action, poursuit-elle, se trouve sur la table du ministre de tutelle et attend les moyens pour que les choses puissent être lancées, à travers des résidences de créations et de travaux de recherches. A cet effet, il est prévu une sélection ou un casting des artistes et aller vers le professionnalisme. Etre capable d’adapter un rythme traditionnel, ou pouvoir chanter dans les différentes langues du Tchad.
Quand on décide de faire l’art, on sait sur quel chemin s’engager
L’on retiendra du parcours de Matibeye Geneviève qu’elle a enregistré plusieurs titres. Malheureusement, elle n’a pas sorti un album jusque-là. Par contre, ses singles qui sont disponibles sur les plateformes et joués sur les ondes des radios. “Je suis plus artiste sur scène donc je fais beaucoup plus des concerts pour lesquels je voyage et je travaille en ce moment sur mon projet “Non pah”. Je suis allée à la rencontre des femmes pleureuses mais la Covid-19 m’a bloquée”, rappelle l’artiste. Invitée à prendre part au Marché des arts du spectacle (Masa) en mars dernier, elle est restée à Abidjan pour des collaborations et a fait des shows-cases. Malheureusement, la Covid 19 y a mis un terme. “J’ai eu à rencontrer des gens du milieu du showbiz, de l’art et de la culture à Abidjan. Cela a été un plus pour mon carnet d’adresse et mes projets”, confie-t-elle. Après la Côte d’Ivoire, Géneviève devrait se rendre au Cameroun du 27 au 30 septembre 2020, pour participer à un festival sous-régional dénommé Escale Bantoo. Là également, face à la Covid-19, les organisateurs ont annulé la rencontre. C’est pourquoi l’artiste a donné un concert virtuel dans ce cadre à l’Institut français du Tchad dernièrement.
“Pour l’année prochaine, le festival aura lieu à Kinshasa (Rdc) et je prendrais part”, projette-t-elle avant de conclure : “merci à tous ceux qui accordent de l’intérêt à l’art, la culture et à la musique en général”.
Modeh Boy Trésor