Ray’s Kim remonte sur scène le 29 mars

Ce 29 mars 2025 est la date retenue pour le retour sur scène de Djasrabé Kimassoum Yelmian alias Ray’s Kim. Artiste rappeur et slameur, ancien conseiller national de transition, après la scène de l’hémicycle, il revient sur la scène artistique pour un concert unique, au stade municipal du quartier Paris-Congo dans le 6e arrondissement de N’Djaména. Il en parle dans cet entretien accordé à N’Djaména Hebdo.

Pourquoi décider maintenant de faire un concert de retour ?

Un concert de retour simplement parce que mon temps d’absence a été un peu plus prolongé, puisque le grand concert que je devais tenir en 2023, au Centre des Jeunes Don Bosco n’a pas malheureusement eu lieu. A l’approche de sa date, j’étais tombé malade et je n’avais pas les capacités physiques de pouvoir tenir sur scène et nous avons décidé de son report à une autre date. Cela a finalement pris un peu plus du temps. J’ai l’habitude de me produire au minimum deux fois dans l’année, et cela fait déjà 3 ans que je ne suis pas remonté sur la scène, et je l’ai ressenti comme un abandon de la scène.

Pour renouer le contact avec le grand public, mes supporters et le monde musical, il faut bien annoncer un retour. Voilà pourquoi je l’ai titré “Return to my love” ou le retour à mon véritable amour. Je retourne sur scène, vers ceux-là qui aiment ce que je fais, qui me portent depuis des années. Donc, il faut bien faire savoir qu’il y a eu une pause, et que maintenant c’est la relance à travers ce grand concert qui est en préparation.

Quelle appréciation faites-vous de votre passage à l’hémicycle en tant que conseiller national de transition ?

Hors de l’hémicycle, j’avais ma petite idée. Mais après avoir siégé à l’intérieur, je me suis rendu compte qu’il y a une différence. Je l’avais dit lors de la dernière plénière, que c’était une expérience pour moi-même. Si certains avaient trouvé que le terme n’était pas approprié, je le répète encore, c’est une expérience personnelle qui m’a permis de découvrir comment les choses fonctionnent à l’Assemblée nationale ; comment les décisions se prennent ; comment les votes se font ; comment les paroles se prennent. Aujourd’hui, je peux mieux parler des rouages de l’Assemblée nationale qu’hier quand je n’y avais pas mis les pieds. Par exemple, des choses qui se trament à la veille et mises en scène le jour de la plénière. Des conseillers qui prennent la parole, vocifèrent sur un projet de loi ou une décision quelconque, mais à la fin votent oui. C’est une manière de jouer avec le peuple, parce que, tellement que le peuple souffre, dès que tu parles dans le sens du peuple, les gens se sentent soulagés et comme ceux-là ont compris, ils n’hésitent pas utiliser ces termes flatteurs. Pour moi, c’est se moquer du poids du peuple.

Au début, je ne prenais pas la parole, simplement parce que je me voyais un peu comme dans un théâtre. Parce que si tu prends la parole ou non, ça n’a aucun effet, mais je me suis dit même si cela n’est pas pris en compte, il faudrait au moins que je puisse faire entendre la vérité et faire passer le message. Je pense que ce passage est un plus pour moi et une découverte. Ce qui me permet de me positionner pour le futur, parce que nous ne sommes pas là pour jouer deux, trois minutes et sortir du terrain. On est là pour jouer les 90 minutes et s’il y a possibilité, jusqu’aux prolongations.

 

Un message à l’endroit de vos supporters…

Ce que j’attends de tous mes supporters, comme j’aime les appeler, parce que j’ai du mal à appeler ceux qui me suivent qui aiment ce que je fais mes fans, c’est de les voir nombreux au concert du 29 mars prochain. Je suis en manque de leur présence effective, et je suis persuadé que je leur ai manqué également. Et je fais ce retour sur scène, afin qu’on puisse communiquer à nouveau, se partager la chaleur humaine et toute cette fougue de jeunesse, qui veut voir les choses changées. Qu’on puisse se mettre ensemble, harmoniser nos voix et pouvoir continuer toujours ensemble. Il y a ceux qui me connaissent il y a très longtemps avant même que je ne puisse être membre d’un parti politique, ou encore avant d’intégrer le Conseil national de transition (Cnt). Mais qu’ils sachent que rien n’a changé dans ma vision de la chose, à mon positionnement. Cela veut dire que j’ai un idéal qui est la justice et l’égalité à défendre, et aussi positionner le peuple au centre de tout ce qui se passe.

Je privilégie d’abord le bien-être du peuple, le bonheur du peuple et surtout le changement intégral au Tchad, et pour ce faire, je ne me vois pas en train de changer ni pour de l’argent, ni pour une vie de luxe, ni pour des menaces de mort, ni pour quoique ce soit. Je suis dedans jusqu’à ce qu’on puisse avoir gain de cause et que ce peuple puisse se souvenir un jour, qu’il existait un jeune qui s’était engagé pour son peuple jusqu’à ces derniers jours.

Propos recueillis par Modeh Boy Trésor