Le gouvernement du Tchad et l’Ong African parks network (Apn) ont signé des accords qui engagent les deux parties à protéger à long terme l’écosystème du Grand Zakouma ainsi que la réserve naturelle et culturelle de l’Ennedi. La cérémonie a eu lieu le 7 juin dans l’après-midi, dans un hôtel de la place.
La cérémonie a été présidée par le ministre de l’environnement, de la pêche et du développement durable, Mahamat Ahmat Lazina qui a représenté la partie tchadienne à la signature, en présence de ses collègues Mounira Hassaballah du Tourisme et de l’artisanat, Ndougonna Mbakasse de la Culture et de la promotion de la diversité ainsi que les conseillers à la présidence de la République. Le représentant du président directeur général de l’Ong African parks network, Charles Wells a signé pour les partenaires, en présence des représentants de l’Union européenne, des ambassades d’Allemagne, de France, du Royaume-uni et des organisations partenaires dont le soutien a été déterminant dans la révision des accords.
Valoriser le potentiel des aires protégées exceptionnelles du Tchad
“Notre partenariat a commencé en 2010, lorsque le gouvernement tchadien a fait preuve d’une grande clairvoyance, en souhaitant ressusciter et protéger le Parc national de Zakouma. Ces accords représentent un engagement majeur de la part du gouvernement tchadien pour poursuivre la conservation de ces ressources naturelles extraordinaires et bâtir sur cet héritage”, renseigne Charles Wells. Il ajoute que grâce à cette vision et volonté gouvernementales, associées au soutien financier crucial à long terme des partenaires clés, “le Parc national de Zakouma a connu une transformation époustouflante, saluée dans le monde entier. Aujourd’hui, le braconnage est presque inexistant, comme en témoigne l’augmentation de la population d’éléphants de Zakouma pour la première fois depuis des décennies”. Le renforcement de la sécurité a considérablement amélioré l’existence des populations riveraines, poursuit Charles Wells ; les opportunités d’emploi ne cessent de se développer ; des écoles ont été construites et les enfants sont en mesure d’apprendre.
Reconnu au niveau international comme la destination nature incontournable d’Afrique centrale, encense le représentant du président directeur général de l’Ong African parks network, le Parc a fait l’objet de nombreuses publications, notamment dans le New York Times, le National Geographic ou encore le Financial Times, et le pays des Sao est loué pour son engagement à valoriser son patrimoine naturel au profit de son peuple. Il s’agit là d’un exemple concret de conservation à l’échelle du paysage. Au cours des douze dernières années, le Tchad est devenu un modèle reconnu d’excellence en matière de conservation, grâce à la réhabilitation et à la protection continue de ses aires protégées exceptionnelles et à la mise à profit de ces progrès pour soutenir un développement socio-économique durable. “Je tiens à remercier le gouvernement du Tchad pour la confiance qu’il nous accorde, pour le soutien exemplaire qu’il nous a apporté au cours des douze dernières années et pour avoir choisi de poursuivre son partenariat avec African Parks’’, conclut Charles Wells.
Un avenant des accords de 2017
Le ministre Mahamat Ahmat Lazina se réjouit de la signature de ces accords renégociés pendant près de cinq ans. “(…) Le gouvernement du Tchad vient ainsi prolonger cette signature qui est un avenant des accords signés en 2017, respectivement pour 10 et 15 ans (…) La signature d’aujourd’hui, rappelons-le, est le résultat des renégociations entre la partie gouvernementale et l’Apn, qui ont eu lieu en septembre 2021 et mars 2022 (…)’’. Le ministre informe qu’en 2017, le gouvernement tchadien a donné forme au grand écosystème fonctionnel de Zakouma, intégrant la réserve de faune de Siniaka Minia, la réserve de faune de Bahr Salamat et les zones de connexion dans le cadre du mandat de l’Apn pour Zakouma, puis a formé en 2018, un deuxième partenariat avec Apn pour l’Ennedi.
Restauration de la biodiversité au Tchad
Les accords de gestion, dit-on, permettront au gouvernement tchadien, à l’Apn et aux communautés locales de continuer à s’appuyer sur cette dynamique dite positive. Les priorités centrales de la gestion comprendront les initiatives de restauration de la biodiversité en cours, parmi lesquelles, la translocation et l’introduction des espèces clés et la poursuite du développement des offres touristiques, afin d’améliorer la viabilité financière et d’accroître les possibilités des moyens de subsistance pour le bénéfice à long terme des communautés locales.
Roy Moussa