L’Organisation internationale pour les migrations (Oim) et le Comité interministériel ont évalué, au cours d’un atelier du 8 au 9 février la mise en œuvre du Pacte mondial pour des migrations (Pmm) sûres, ordonnées et régulières au Tchad.
“Les deux jours de formation et de consultation ont apporté un plus dans notre compréhension des terminologies et concepts liés à la migration, le pacte mondial pour les migrations et son lien avec les objectifs du développement durable (agenda 2030) dont il découle”, témoigne un participant à l’atelier.
D’après Aldongar Valencia, directrice des tchadiens de l’étranger et de la migration au ministère des affaires étrangères, par ailleurs membre du comité interministériel, “le pacte mondial pour les migrations adopté en 2018 est un instrument non contraignant aux États. Cependant, les pays qui y souscrivent sont appelés à faire des consultations nationales en vue de la mise en œuvre de ses différents axes. C’est pourquoi, le Tchad, fait partie des premiers pays à avoir organisé une consultation nationale en 2019. De cette consultation, un plan d’action triennal constitué de 8 axes a été élaboré. Cet atelier qui vient de s’achever a pour but d’évaluer le plan d’action national mis en œuvre de 2019 à 2021 et d’en élaborer un autre pour 2022-2024”.
Des réalisations enregistrées conformément au plan d’action triennal, l’on note : la mise sur pied en décembre 2021 d’un comité technique interministériel pour assurer le suivi et l’évaluation du Pacte mondial pour les migrations sûres, ordonnées et régulières au Tchad et, ce dernier sert également de structure de coordination de toutes les questions liées à la gestion des migrations dans le pays ; le renforcement de l’arsenal juridique et institutionnel pour appuyer la bonne gestion des migrations notamment avec : la promulgation de la loi n° 27 portant asile au Tchad de décembre 2020 ; la mise en place en février 2021 du comité multisectoriel de lutte contre le trafic illicite de migrants et la traite des personnes en février 2021 et la mise en place de la toute première Commission nationale de lutte contre la traite des personnes ; la nationalisation de la Convention de l’Union africaine sur la protection et l’assistance aux personnes déplacées en Afrique (Convention de Kampala) en 2021 ; la signature en décembre 2021 de l’arrêté 38/95 mettant en place le comité technique chargé de développer une loi pour la protection des droits des travailleurs migrants et les membres de leurs familles et le processus de développement d’un « Profil Migratoire » afin de mieux appréhender les dynamiques migratoires dans le pays ; la formation de plus de 300 acteurs de protection des droits des migrants, y compris les personnes déplacées internes, les réfugiés et les enfants migrants en partenariat avec les Nations Unies pour renforcer la protection des personnes migrantes entre 2019 et 2021; la formation de plus de 30 journalistes nationaux afin d’améliorer le discours sur la migration au Tchad.
“Beaucoup des actions ont été réalisées et il y a satisfaction à ce niveau même si d’autres axes restent encore. C’est pourquoi, d’un commun accord, les membres du comité interministériel ont reconduit les actes non réalisés dans le plan triennal de 2022-2024”, renchérit la directrice des tchadiens de l’étranger et de la migration.
“Hier vous avez discuté des témoignages et des concepts liés à la migration et réfléchi ensemble sur la manière dont le Tchad pourrait participer au forum d’examen des migrations internationales qui se tiendra en mai prochain. Vous avez également revue le plan d’action prioritaire 2019-2021 pour la mise en œuvre du plan mondial sur les migrations au Tchad, élaboré il y a deux ans et demi” récapitule ainsi Yakok Kienzle, représentant de la cheffe de mission de l’Oim au Tchad. Pour lui, les suggestions faites par les participants permettraient d’atteindre les priorités du plan en suspens à l’exemple de : “l’élaboration de la feuille de route interne du cadre de coordination pour le suivi de l’implémentation du plan, la continuation des campagnes de sensibilisation aux risques et aux conséquences liés à la migration irrégulière et l’actualisation du plan de travail pour la période de 2022-2025”.
Clôturant les travaux, Sanda Ildjima, Secrétaire générale du ministère des affaires étrangères, de l’intégration africaine et des tchadiens de l’étranger, constate avec satisfaction, l’intérêt et la pertinence des débats que les participants ont fait montre durant les deux jours d’atelier. “Je peux à juste titre affirmer que les objectifs assignés à cet atelier ont été largement atteints et les résultats viendront appuyer davantage l’élaboration et la mise en œuvre des politiques de gouvernance migratoires adéquates” reconnait-elle en promettant que les conclusions issues des travaux seront transmises à qui de droit et serviront efficacement à l’exécution des prochaines étapes de la mise en œuvre du Pacte mondial pour les migrations au Tchad.
Minnamou Djobsou Ezéchiel