Une année scolaire non achevée, une autre s’annonce

Sans achever l’année scolaire en cours perturbée par la crise sanitaire qui sévit, le ministère de l’Education nationale et de la promotion civique fixe le calendrier d’une nouvelle rentrée scolaire au 1er octobre, avec des promesses fabuleuses des plus hautes autorités.

Fixer la rentrée des classes 2020-2021 au 1er octobre est raisonnable pour peu que les établissements scolaires publics et parfois privés baignant dans les eaux des pluies arrivent à s’en débarrasser. Mais là où le bât blesse, c’est l’instruction donnée par les autorités de l’Education nationale aux différents responsables des établissements scolaires de faire passer tous les élèves des classes intermédiaires en classe supérieure. Cette instruction est contenue dans un arrêté signé par le ministre de l’Education Nationale et de la promotion civique, Aboubakar Assidick Tchoroma, le 27 août dernier. Publié dans la page Facebook du ministère, les commentaires et critiques des internautes ne se sont pas faits attendre quant à leur indignation surtout, du passage obligatoire de tous les élèves qui ont perdu plus de trois mois de cours. L’année en cours n’est pas achevée, mais ce calendrier scolaire très ambitieux veut rattraper les trois mois perdus par un mois de cours en octobre. Dans la réalité, les cours au titre de l’année scolaire 2020-2021 ne débuteront qu’en novembre prochain. Aussi, l’arrêté exige-t-il formellement aux chefs d’établissement scolaire et aux enseignants d’organiser des cours de soutien, pour des élèves ayant des difficultés, en dehors des heures régulières pour combler leurs lacunes.

Le calendrier mentionne que la reprise des cours sera précédée, le 15 septembre, par la rentrée administrative. Le congé de fin de premier trimestre est fixé entre le 23 décembre 2020 au 4 janvier 2021. Le congé du deuxième trimestre débute à partir du 31 mars et prend fin le 6 avril 2021. Et les grandes vacances prévues au 18 juin 2021.

Des annonces alléchantes

Mais alors que des bruits se font entendre dans les états-majors des syndicats de l’éducation  conditionnant la reprise des activités scolaires par des revendications, le ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de République, Kalzeubé Payimi Deubet s surgit, le 4 septembre pour promettre monts et merveilles aux enseignants. En compagnie du directeur du cabinet civil du président de la République, Aziz Mahamat Saleh, Kalzeubé s’est rendu ce jour à l’Office national des examens et concours du supérieur (Onecs) pour s’enquérir de l’évolution des travaux du bac. Un prétexte bien choisi  pour porter aux enseignants les promesses du Maréchal du Tchad afin de dissuader toute voix discordante à la reprise des activités à l’Education nationale et à l’Enseignement supérieur. “Nous avons fait le déplacement de l’Office national des examens et concours du supérieur sur instruction du Maréchal du Tchad. Les années passées ont été émaillées de problèmes en ce qui concerne le versement des primes des examens et concours. Cette année, les instructions ont été données. Le décaissement d’une partie a été fait, il reste un reliquat. N’eut été le problème technique que rencontre la Béac en ce moment, le reliquat allait être payé. En venant, je me suis renseigné auprès du trésorier payeur général, il a été ordonné que dès que la situation de la Béac est réglée, le paiement se fera également”, s’est-il adressé aux responsables de l’Onecs et à leurs collaborateurs.

“Le Maréchal du Tchad a autorisé le décaissement de 45 millions de francs CFA pour l’organisation de la Journée mondiale des enseignants. En ce qui concerne la plateforme des syndicats du secteur de l’Education, le Maréchal du Tchad a ordonné le décaissement de 160 millions de francs CFA d’ici le début de la semaine au titre de la subvention de tous les syndicats. En ce qui concerne les œuvres universitaires, nous n’avons pas d’arriérés de salaires. Le cas des contractuels de l’Enseignement supérieur reversés à la solde a été décanté par le Maréchal hier.

Il a été signé également un marché pour la réparation des bus et un autre en cours relatif à l’acquisition de nouveaux bus. Au niveau de l’Université, le ministre me l’a confirmé hier, il y a eu de bonnes dispositions qui ont été prises pour faire des aménagements au niveau de la restauration à l’Université. Du côté du gouvernement, je crois que toutes les dispositions ont été prises, pour non seulement que l’année se termine dans de bonnes conditions mais aussi que l’année nouvelle démarre dans les meilleures conditions”, a annoncé Kalzeubé Payimi Deubet.

Nadjidoumdé D. Florent