Des journalistes du public et privé, points focaux de l’Unicef ont effectué une descente de terrain du 25 au 29 juin 2025 dans la province du Guéra, pour constater de visu les interventions du bureau de zone Unicef de Mongo, relatives aux réalisations effectuées dans certaines localités, ainsi que leur appropriation par les communautés bénéficiaires, afin de les apprécier.
Des interventions menées grâce aux soutiens financiers du gouvernement allemand (Bmz), dans le cadre du partenariat pour la résilience au Sahel, mis en œuvre par l’Unicef, le Pam et la Giz, afin de renforcer la résilience des enfants, des adolescents, des femmes et des familles vulnérables dans la province du Guéra. L’occasion a permis à la cheffe de bureau de zone, Mme Ossoumal Moulnang de présenter les données statistiques disponibles dans les différents domaines d’intervention, en mettant un focus sur les localités retenues pour la visite dans le Guéra.
Des données préoccupantes à améliorer
Quelques cas l’illustrent notamment : sur le plan nutritionnel ; selon l’enquête Smart de 2022 à 2024, les 4 provinces (Guéra, Chari-Baguirmi, Batha et Salamat) couvertes par le bureau de zone de Mongo, sont entre le seuil d’urgence et le seuil critique par rapport à la crise nutritionnelle. En 2022 au Guéra, le taux de malnutrition aigüe était de 10,6% d’enfants, contre un taux en augmentation de de 13,3% en 2024. Le taux de défécation à l’air libre (Dal) selon l’enquête Mics de 2019 était de 66,2%, le taux d’accès à l’eau potable : 53,4%, un dispositif de lavage des mains à 40,3%.
Sur le plan de l’éducation, les enseignants dans la province du Guéra sont majoritairement communautaires (70%) avec moins de qualification pour offrir une éducation de qualité. On note une disparité entre les filles et les garçons (62 901 filles contre 73 563 garçons), avec un faible taux d’achèvement chez les filles à partir du cycle moyen et secondaire. En terme de protection de l’enfant, on note un faible enregistrement de naissance (36%) : 19% des filles sont mariées avant l’âge de 18 ans, 38% d’enfants âgés de 5 à 17 ans sont soumis à des formes de travaux dangereux, 80,3% d’entre eux sont soumis à des châtiments corporels violents, etc.
Des actions multisectorielles probantes réalisées
Des actions multisectorielles probantes réalisées et menées avec l’implication des bénéficiaires, qui se sont appropriés ces actions, ont permis d’inverser et d’améliorer certains indicateurs. Ce qui a été constaté de visu dans les localités visitées, notamment au village Bola-Chari situé à 7 km de Mongo, au canton Golonti à 23 km, au village Dongom distant de 19 km, et au sein de l’hôpital provincial de Mongo au niveau du guichet unique pour l’enregistrement des naissances. Des exemples de réussites dans la mise en œuvre des actions, qui certainement seront dupliqués dans les autres localités couvertes par le bureau de zone de Mongo.
Ce qui a été hautement salué par le délégué général du gouvernement auprès de la province du Guéra, Abdoulaye Ibrahim Siam : “Toutes ces interventions de l’Unicef et ses différents partenaires, méritent d’être saluées. Parce qu’elles contribuent grandement à l’amélioration du bien-être des populations bénéficiaires. J’en suis témoin parce que je reçois régulièrement les rapports y afférents. C’est pourquoi, j’invite les autres partenaires à emboîter le pas à l’Unicef pour ces exemplarités”, a-t-il plaidé.
Mme Ossoumal, la cheffe de bureau de zone, à son tour, a réaffirmée que ces réalisations menées avec succès, l’ont été, grâce à l’appui financier des donateurs allemands, le partenaire d’accompagnement de l’Unicef qu’est l’Alliance sahélienne de recherches appliquées pour le développement durable (Asradd). Celle-ci est une Ong nationale qui appui l’Unicef au niveau des interventions dans les communautés. Mais elle contribue surtout, au dynamisme des membres de ces communautés, qui se sont appropriés ces actions.
Roy Moussa
