Un rapport de quatre provinces sur le drame de Mandakao

Le Collectif des ressortissants des deux Logone, de la Tandjilé et du Mayo-Kebbi ouest, au cours d’une rencontre qui a regroupé de nombreuses personnalités desdites provinces, a présenté le jeudi 19 juin 2025 à N’Djaména, son rapport de terrain effectué du 31 mai au 2 juin dernier à Mandakao suite au conflit survenu le 14 mai.

Le document présenté par Miandé Le Diaonadji, chef de mission, compte 24 pages. Il ressort des facteurs structurels (déficit de gouvernance, l’implication présumée des chefs d’initiation, des leaders confessionnels, des hommes politiques, des autorités traditionnelles, etc.) et les facteurs conjoncturels (consommation excessive des boissons frelatées, le chômage des jeunes, le sentiment de révolte exprimée vis-à-vis de leurs chefs traditionnels, …) En terme de bilan, la mission mentionne plus de 45 personnes tuées, plusieurs personnes blessées (sans en donner un chiffre exact), plus de 80 personnes interpellées, le déplacement forcé des populations de 11 villages sur 12, la liste étant non exhaustive.

A cet égard, la mission demande la prise en charge rapide des blessés, le soutien aux personnes psychologiquement traumatisées, l’assistance sociale (soins, aliment, hébergement), l’accompagnement juridique et judiciaire des personnes interpellées ou détenues. (…) Aussi, elle demande la réhabilitation résidentielle, le renforcement de la protection sociale et des capacités des acteurs clés, …

En suggestions, la mission propose aux ressortissants des provinces de la zone méridionale d’organiser une mission d’enquête urgente afin d’évaluer les pertes et dommages subis par les populations au cours de ces conflits.

Elle recommande au gouvernement de trouver des solutions idoines pour atténuer, réduire ou stagner les conséquences, notamment, la souffrance des victimes du conflit de Mandakao ; de faciliter le retour des membres du comité de vigilance des Peuls du Tchad pour des éventuels échanges en vue d’une réconciliation ; et enfin, de faciliter le dialogue entre les deux communautés à travers la mise en place d’un comité provincial inclusif pour l’appel à la paix et à la réconciliation et par la diffusion des messages radio.